Co-directrice éditoriale de la rédaction de Mediapart aux côtés de Stéphane Alliès depuis le 5 mars 2018, à la suite de François Bonnet.
J’ai rejoint Mediapart en 2008 après avoir travaillé dix ans aux Echos. Co-auteure d'Immigrés sous contrôle (Le Cavalier bleu, 2008), avec Danièle Lochak, je suis proche de la revue Vacarme. J’ai publié en février 2014 Roms & riverains, Une politique municipale de la race (La Fabrique), avec Éric Fassin, Serge Guichard et Aurélie Windels.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Le 24 février 2022, l’Ukraine se réveillait envahie par la Russie. Après une année de conflit, d’occupation partielle et de contre-offensives, les bombardements font partie du quotidien de ses habitants. De plus en plus déterminés, ils se préparent à tenir le temps nécessaire pour emporter la victoire.
Entre les hommes envoyés au front, les familles déplacées et les bénévoles mobilisés, tout le monde dans le pays est percuté par la guerre. Confrontés à la mort, les Ukrainiens reconsidèrent leurs priorités et les histoires de mariages et de naissances racontent une société recentrée sur l’essentiel : l’amour, la famille et les proches.
Depuis que les territoires occupés par les Russes ont été libérés cet automne, les équipes du procureur de la région enquêtent activement pour traduire devant les tribunaux les habitants ralliés à l’ennemi. La demande de réparation de la société civile se fait de plus en plus pressante.
Dans cette ville de l’est de l’Ukraine, les habitants ont vécu des mois sous terre pour échapper aux bombardements. Alors qu’ils s’en remettent à peine, ils doivent faire face aux questionnements sur leur attitude envers les Russes lorsque la région a été occupée, de mars à septembre.
La réforme voulue par Emmanuel Macron, la quatrième en vingt ans, ne fera aucun gagnant en faisant reculer l’âge de départ à la retraite. Les manifestants l’ont bien compris. L’obstination du pouvoir, prêt à passer en force, est porteuse d’un danger démocratique.
Le ministre de l’intérieur a annoncé, mardi 15 novembre, que 44 des 234 rescapés de l’« Ocean Viking » seront expulsés dans leur pays d’origine, tandis que la majorité des autres seront relocalisés dans des pays de l’Union européenne. La fable de la générosité française s’est rapidement fracassée sur l’obsession de Gérald Darmanin de ne pas donner de prises au RN, en acceptant de secourir, mais pas d’accueillir.
Au moins vingt-sept personnes ont trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche mercredi 24 novembre, alors qu’elles tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne. Les autorités françaises ont aussitôt répondu par des promesses de mesures répressives, alors que celles-ci sont précisément, pour partie tout du moins, à l’origine de la décision des exilés de quitter la France au péril de leur vie.
Les attaques subies par des journalistes, dont l’une des nôtres, de la part de sympathisants d’extrême droite sont intolérables. Le chef de l’État, tout à sa préoccupation d’être réélu, doit prendre la mesure du danger qui nous guette à quelques mois de la présidentielle.
La plupart des pays de l’Union européenne ont attendu le dernier moment pour suspendre les expulsions d’Afghans venus demander l’asile sur leur sol. Alors que les talibans ont pris le pouvoir à Kaboul, les vingt-sept ministres des affaires étrangères se réunissent en urgence ce mardi pour décider des suites à donner à leur action. Accueillir dignement les exilés déjà arrivés sur leur sol serait un premier pas en matière de solidarité.
Lundi soir, à Paris, des migrants et des journalistes ont été brutalisés par des policiers lors de l’évacuation d’un campement installé place de la République. Ce moment d’une violence inouïe apparaît comme un précipité des dérives du pouvoir, tant les ingrédients liberticides réunis sautent aux yeux.
Depuis l’infâme assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste à Conflans-Sainte-Honorine, la France fait face à la panique morale de ses élites politiques et médiatiques. Jusqu’à l’exécutif qui, après les effets d’annonce débridés du ministre de l’intérieur, vient de désavouer l’Observatoire de la laïcité, représentant d’une vision apaisée des valeurs de la République.
Les expériences locales qui réinventent les réponses aux enjeux économiques, écologiques et démocratiques se sont massifiées, à l’écart, voire en résistance à l’État. Notre ambition : leur donner la visibilité qu'elles méritent.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Un projet de décret que Mediapart a pu consulter détaille les modalités d’accès des journalistes dans les lieux où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière. Centres de rétention et zones d'attente: ils pourront y faire des reportages, y compris par leurs propres moyens (sans accompagner de parlementaire).
Après les violences ayant eu lieu à Pajol, Mediapart a voulu entrer au centre de rétention de Vincennes pour recueillir le témoignage des Érythréens et des Soudanais qui y ont été enfermés. Refus. Énième refus. Une loi autorisant l’accès aux journalistes à ces lieux de privation de liberté devrait pourtant être adoptée d’ici quelques semaines au Parlement.
À la suite de l'expulsion, mardi 2 juin aux aurores, du campement de La Chapelle, qualifiée d'«évacuation humanitaire» par les pouvoirs publics et l'association France terre d'asile, plusieurs dizaines de migrants se sont retrouvés à la rue.
Glanée sur Twitter, une saisissante description par Gustave Flaubert d'un campement de Roms, ou plutôt de Bohémiens installés à Rouen en 1867, produit tout son sens au moment où les maires de France et de Navarre, à l'approche des élections municipales, n'ont d'oreilles que pour les «riverains exaspérés».
En visite à Lampedusa, le pape a dénoncé la «mondialisation de l'indifférence» à l'égard des migrants. Cela fait écho aux propos de l'un d'entre eux, filmé aux abords de Melilla, fustigeant le silence de l'Europe et des médias, alors qu'il porte sur son dos un ami en train de mourir.