Études de lettres modernes (Toulouse II-Le Mirail & Paris VIII) et formations aux métiers de l’édition. Collaborations pour l’essentiel avec des éditeurs scientifiques et techniques (CNRS Éditions, Eyrolles, IRD…) en tant que correcteur-réviseur, relecteur éditorial, auteur d’édition. Journaliste, correcteur-réviseur à Mediapart de mars 2008 à juin 2021. Auteur de livres de poèmes et d’études littéraires (notamment, Benjamin Fondane, au temps du poème, Verdier, 2006, et Pour chorus seul – À Jean-Pierre Duprey et Claude Tarnaud, Les Hauts-Fonds, 2013).
Entre persécutions passées et haine de soi « culturelle », la poésie de langue allemande de l’après-Seconde Guerre mondiale offre un tableau saisissant où l’infortune personnelle en regard du désastre collectif le dispute à l’éclosion de poètes de grande envergure. Après Celan, voici deux autres grandes figures de la poésie engagée à l’allemande : E. Fried et H. M. Enzensberger.
Entre persécutions passées et haine de soi « culturelle », la poésie de langue allemande de l’après-Seconde Guerre mondiale offre un tableau saisissant où l’infortune personnelle en regard du désastre collectif le dispute à l’éclosion de poètes de grande envergure. Ce premier article d'une série consacrée à quelques poètes contemporains de langue allemande s'attache à Paul Celan (1920-1970).
Aux lendemains d’un fort animé et buissonnant Marché de la poésie, place Saint-Sulpice, à Paris (5-9 juin 2013), un constat avec Serge Martin, poète sous le nom de Serge Ritman : l’on devrait, bien plutôt que célébrer la poésie à travers l’idée que l’on s’en fait, retrouver les chemins qui mènent aux poèmes. Entretien.
Dans Résistance à la poésie, une brillante lecture de la poésie étasunienne parue aux Éditions de Corlevour, le poète et essayiste James Longenbach soutient que « la poésie est son propre ennemi », en ce sens que leur langage même interdit aux poètes de « devenir les médiums dociles de cette transmission » aux voies singulières.
Dans un essai universitaire généreux et didactique paru aux éditions Corti, Dominique Rabaté esquisse de possibles « gestes lyriques » libératoires pour le poème, tout en témoignant des écueils théoriques auxquels se trouve confrontée la poésie de langue française.
En 1913, à la veille de la Grande Guerre, paraissent deux œuvres poétiques majeures de la modernité : Alcools d’Apollinaire et La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France de Cendrars. Placées sous le signe de l’ouverture au monde entier, on leur reconnaît pourtant peu d’héritiers directs en langue française. On peut même comme le poète Jacques Darras parler d’une tradition « inexplicablement interrompue ».
Dans Un amour de beatnik, publié par les éditions Non lieu, ressuscite le temps d’une correspondance échevelée avec sa première compagne Lula-Nash la figure de Claude Pélieu (1934-2002). Il fut le passeur décisif de la Beat generation en langue française et le poète « reporter » d'un monde déshumanisé.
Concurrencée depuis peu sur son propre terrain festivalier, la petite cité lodévoise de l’Hérault est en passe de réussir sa mue. Essaimant plus que jamais la poésie comme un dénominateur commun à tous les arts de la scène, la 15e édition des Voix de la Méditerranée a fait valoir sa spécificité créatrice dans le sillage de son invité d’honneur, Jacques Roubaud.
Et si la poésie française contemporaine s’éveillait de son sommeil formaliste comme en d’autres temps elle sut se secouer d’un sommeil idéaliste ? Dans Toi aussi, tu as des armes, neuf auteurs s’expliquent sur leur égal intérêt pour la poésie et la politique.
Écrivain unanimement célébré dans le monde hispanique, le Chilien Roberto Bolaño a trouvé en France un public de passionnés avec les traductions de ses romans majeurs (Les Détectives sauvages, 2666). Trois nouveaux titres paraissent simultanément qui révèlent notamment, avec Les Chiens romantiques, une œuvre poétique inventive et d'une force de conviction bouleversante, aux prises avec son temps.
Si l'œuvre du Péruvien César Vallejo (1892-1938) a marqué de son empreinte la poésie du monde hispanophone, sa réception en langue française a été plus chaotique depuis l'après-guerre. Raison de plus de se réjouir d'un regain d'intérêt pour le poète andin, ponctué par une nouvelle traduction, due à François Maspero, de sa poésie d'exil. Laquelle publication sera célébrée ce mardi 6 décembre à la Maison de l'Amérique latine, à Paris.
Bardée de ses seules initiales pour tout renom, l’œuvre traduite de l’Américaine expatriée Hilda Doolittle (1886-1961) s’enrichit de sa Trilogie poétique, qu’elle composa à Londres durant la Seconde Guerre mondiale. Injustement méconnue, la figure de cette amie d’Ezra Pound, D. H. Lawrence, à la vie aussi mouvementée que son œuvre fut exigeante, devrait être une révélation pour beaucoup.
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Dans le cadre de son master à l’école de journalisme de Tours, Claire Ferragu m’a interrogé sur la «place de la poésie dans l’espace médiatique français». Avec son assentiment, je publie notre entretien sur mon blog, où il a toute sa «place».
«Le livre d’une vie et d’une époque», a dit de son monumental «A» le poète étasunien Louis Zukofsky (1904-1978). Pour la première fois édité intégralement en français, «A» est un livre d’un abord si déroutant qu’il résonne comme notre futur : impénétrable, sauf à explorer et étendre nos capacités d’écoute et de regard.
En toute complicité avec nos correspondants haïtiens, il nous importe fort à Mediapart de saluer le « défricheur d’âmes » Michel Monnin, qui est mort en Haïti le 13 novembre dernier. Et ce en poèmes, parce que « quand il pleut », il peut « faire soleil en même temps ».
À rebours des notices nécrologiques d’usage, voici quelques notes sur un poète, Jude Stéfan (1930-2020), tenu malencontreusement dans l’ombre éditoriale d’une époque, et tout à la fois se situant lui-même dans un retrait «volontaire», le sien en poète, à qui il fait vraiment bon penser ces temps-ci.
Peu connue en France, où aucun livre d’elle n’a été publié, la prix Nobel de littérature 2020 a néanmoins retenu l’attention, certains de ses poèmes ayant été traduits en revue (Po&sie, Europe). Un essai centré sur la poésie anglo-saxonne d’un poète et universitaire étasunien, chroniqué dans Mediapart en 2013, lui accordait déjà une place majeure.