Le gouvernement intime aux structures culturelles françaises de suspendre leurs projets menés avec des ressortissants ou institutions maliennes, burkinabè et nigériennes, en raison du contexte sécuritaire. Une décision jugée « absurde », en France comme en Afrique.
Depuis que l’armée a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet, les frontières du pays sont fermées. Des milliers de migrants y sont bloqués, parfois dans des conditions inhumaines. Et ils sont de plus en plus nombreux, l’Algérie voisine ayant multiplié les expulsions ces derniers mois.
Depuis plus d’un mois, la junte au pouvoir au Niger exige le départ des 1 500 soldats français présents dans le pays dans le cadre de la lutte antidjihadiste. Officiellement, la France s’y refuse, mais en coulisses, elle a entamé des négociations. Le retrait semble inévitable.
Les événements actuels au Niger rappellent un autre putsch mené dans le pays il y a près de cinquante ans, en 1974. Avec des ingrédients similaires et de curieux parallèles : un coup d’État contre un allié de la France prenant de court les services de renseignement, une tentative avortée d’y mettre un terme en employant la force, et une défiance viscérale (mais loin d’être infondée) des militaires nigériens quant aux velléités françaises.
Après le coup d’État, la France se retrouve dans une impasse, alors qu’elle compte 1 500 hommes sur place. Mais elle a contribué à fragiliser le président Bazoum, en faisant du Niger son principal allié dans la guerre contre les djihadistes au Sahel, en ignorant les alertes quant aux dangers de cette coopération, et en négligeant les critiques liées aux dérives démocratiques.
Le 20 octobre dernier, des marches étaient réprimées dans la capitale. Raflé avec des centaines d’autres hommes, le journaliste Service Ngardjelaï a été torturé et envoyé dans la terrible prison de Koro Toro. Son histoire illustre la violence du régime Déby et les compromissions de la France.
Officiellement, l’opération Barkhane a pris fin en novembre 2022. Pourtant, l’armée française compte toujours 2 500 soldats au Niger et au Tchad, et continue de faire la guerre aux groupes djihadistes. Dans quel but précis, et dans quel cadre légal ? Ces questions restent sans réponse.
Le gouvernement malien a demandé le retrait « sans délai » de la mission des Nations unies, au prétexte qu’elle serait inefficace. Ce départ, qui devrait intervenir dans quelques mois, plonge le Mali dans une période d’incertitudes. Bien que critiqués de toutes parts, les Casques bleus jouaient un rôle important dans la stabilisation du pays.
Huit mois après avoir pris le pouvoir par la force, le lieutenant-colonel Damiba a été déchu à son tour. Les « néo-putschistes » et des activistes l’ont présenté comme le suppôt de la France afin de mobiliser la jeunesse. Sans cela, ils ne seraient peut-être jamais arrivés à leurs fins.
Emmanuel Macron a exhorté les diplomates français à « mieux utiliser » RFI et France 24 face aux « narratifs » russe, chinois ou turc. Une déclaration qui a suscité émoi et colère au sein des rédactions, où l’on se bat depuis des mois pour casser l’image de médias au service du pouvoir français.
Le 14 mai, des stations-service Total ont été saccagées et des ressortissants français ont été pris à partie à N’Djamena. Comme dans les autres pays sahéliens, l’ancienne puissance coloniale est de plus en plus critiquée, en raison notamment d’une présence militaire ancienne et du soutien apporté à la junte au pouvoir.
Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, a été reconnu coupable mercredi d’« attentat à la sûreté de l’État » et de « complicité d’assassinat » pour sa participation à l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara lors d’un coup d’État en 1987.