Dès & le plus grand poème par-dessus bord jeté paru en 1983, Bernard Chambaz a attiré l’attention des lecteurs pressentant qu’une nouvelle génération frappait à la porte. Loin de faire allégeance aux thèses des avant-gardes virant à l’académisme, son écriture tenait néanmoins compte de ce qu’avaient eu de pertinent leurs critiques de la littérature. Elle les intégrait pour éviter tout ce qui, lyrique, réaliste ou surréaliste, relevait d’une forme de poétisme. L’esperluette du titre disait que l’auteur intervenait d’abord dans le champ de la lecture muette (celle que Roubaud nomme « l’auralité »), et les douze syllabes, qu’il n'y avait pas de forme coupable. Le latin de Corpus, deux années plus tard, revendiquait, lui, un enracinement dans ce que la culture classique avait de fondateur et de nécessaire à la perception du présent. Sans taire la part obscure de l’humain, sans afféterie, ses poèmes, dans des séquences comme perpendiculaires à ce qu’aurait été un récit du vécu, restituaient le caractère « radieux » de l’Italie et de certains moments d’existence.
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.