Jacques Bainville (1879-1936), journaliste et publiciste maurrassien présenté comme un historien de référence, manifesta une haine suffisamment distinguée de la République pour que François Fillon se sentît obligé de le citer, vendredi 4 décembre, dans son discours devant l'institut Montaigne, au sujet du prétendu débat sur la pseudo identité nationale. Retour sur une figure et des écrits furieusement instructifs.
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FrançoisFrançois Fillon, vendredi 4 décembre, s’exprimant en lieu et place de Nicolas Sarkozy au sujet de l’identité nationale, a notamment déclaré: «César disait que le propre des tribus gauloises était d’être toujours en guerre. Le fait est que dans la tempête des invasions barbares, il n'y a guère que le petit peuple franc qui ait surnagé. Sans doute parce qu’en contrepoids d’un caractère belliqueux, incontestable, la légitimité et le droit étaient déjà deux obsessions françaises. Nos valeurs se cristallisent autour d’eux. Bainville disait que ce qui était remarquable chez Jeanne d’Arc, ce n’était pas d’avoir délivré Orléans, mais d’avoir reconnu le dauphin et d’être tombée à genoux devant lui. Je crois effectivement que l’identité française se reconnaît à ce dialogue de l’orgueil et de l’abnégation, à cette alternance entre les guerres intestines et les élans d’unité, à ce tiraillement bien français, et finalement fécond, entre la passion du “je” et la nécessité du “nous”.»