Durs Grünbein, le poète d’un pays «qui n’a jamais existé»
Fort du soutien inconditionnel dès ses 20 ans, dans l’ex-RDA, de Heiner Müller, Durs Grünbein s’est imposé comme l’un des poètes majeurs de la jeune génération allemande qui a vécu la chute du mur de Berlin. Presque un chant – le choix de ses poèmes paru récemment – restitue le plein retentissement de cette œuvre à son surgissement, à défaut de parfaitement situer leur auteur au regard de la réunification allemande.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
QuandQuand Durs Grünbein, en 1988, fait son entrée dans l’espace littéraire et artistique raréfié de l’ex-RDA, il a, à un an près, l’âge du mur de Berlin. Né à Dresde en 1962, Grünbein vit à Berlin-Est entre 1985 et 1990, et son premier recueil Zone floue le matin est édité à l’Ouest. Mais il a pu compter sur l’entremise du dramaturge Heiner Müller et ses premiers poèmes circulent derrière le rideau de fer, jusqu’aux fameux « Sept télégrammes » de Leçon crânienne (1991) écrits du 23 octobre 1989 (cinq jours seulement après la mise à l’écart d’Erich Honecker) au 13 mars 1990, dont les traducteurs de l’anthologie de ses poèmes – Fedora Wesseler et Jean-Yves Masson qui dirige notamment le « domaine allemand » aux éditions Verdier – précisent qu’ils eurent alors un fort retentissement.