Comme le rappelle Tristan Garcia dans En l’absence de classement final (voir le premier volet de notre série), l'histoire du vélo obéit à des cycles : le cyclisme d’hier avec « la Banesto de la grande époque, autour de Miguel Indurain » qu’a connu Ernesto, manager, 70 ans, et le cyclisme d’aujourd’hui, « ceux de l’Est et des États-Unis qui commençaient à tripatouiller la génétique », alors que, durant l’âge d’or, « Anquetil gagnait avec de l’aspirine » (une affirmation que Paul Fournel contredit dans Anquetil tout seul). Mais Ernesto est prêt à tout pour faire gagner son coureur César Léon et donner du lustre à son équipe de danseuses en retraite. Il fait appel au Dottore, spécialiste en EPO dernière génération, a priori intraçable dans les urines. « Un nouveau cycle va commencer ! » s’écrit Ernesto. Ce sera plutôt une saga tragi-comique : le produit-miracle provoque des coliques – « il n’arrête pas de chier, c’est quoi cette merde ? » Alors César avale des antidiarrhéiques qui… vont révéler l’anabolisant. Une course contre la montre s’engage, qui n’a plus rien de cycliste : transfusion sanguine complète. La valse des petits arrangements avec la ligne rouge se poursuit, travail de sape ironique du prétendu « cyclisme à l’eau claire », via un César qui n’a d’héroïque que son prénom.
Les Jeux Olympiques du livre (4/8)
JO du livre (4/8): En danseuse, échappées romanesques à bicyclette
On ne compte pas les écrivains amoureux des cycles, de Malaparte déclarant que « la bicyclette, en Italie fait partie du patrimoine artistique national au même titre que la Joconde » à Paul Fournel, en passant par Blondin, Audiard, Cioran, Buzzati (qui suivit le Giro pour le Corriere della Serra) ou Bayon. Parcours d'étape en quelques romans et nouvelles.
30 juillet 2012 à 19h01