« “Courir” est un terme plutôt vague », constate Haruki Murakami dans son Autoportrait de l'auteur en coureur de fond. C'est en effet un verbe paradoxal qui concentre les vitesses et les distances. L’éclair des 100 mètres, comme la « servitude volontaire » des marathoniens qui, sous l’œil de Jean Baudrillard, « cherchent la mort, la mort par épuisement qui fut celle du marathonien d’il y a deux mille ans » (Amérique, voir sous l'onglet “Prolonger”). Courir est aussi le titre du roman que Jean Echenoz consacra à Zatopek, dans un triptyque qui unit l’art (Ravel), la physique (Des éclairs) et le sport. Courir comme tenir la distance ou, immobile dans les starting-blocks, se préparer « à basculer dans l'action absolue » ; « peur et désir de vivre seul ces quelques secondes où tout va se jouer. On a tout préparé et l'on ne peut plus rien, c'est effrayant » (Delerm, La Tranchée d'Arenberg).
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