Avec le triste et lucide «Lacrimosa», Régis Jauffret ose se regarder en face
Avec Lacrimosa, son quatorzième roman, Régis Jauffret signe un livre classique en forme d'échange épistolaire. Plus tenu, concis, plus sombre aussi que certains des précédents, il ne renonce toutefois pas à l'humour glaçant qui fait sa marque – celle d'un grand écrivain. Suite de notre découverte, en avant-première, de la rentrée littéraire.
Auteur récent de deux livres-mondes – Univers, univers (folle plongée dans le cerveau d'une femme le temps qu'il faut pour cuire un gigot) et Microfictions (compilation de cinq cents petites histoires recto-verso) –, Régis Jauffret change cette fois de focale. Dans Lacrimosa (sortie en librairie le 25 août 2008), il écrit pour deux : il signe les lettres qu'il envoie à une jeune femme prénommée Charlotte, dont on comprend dès la deuxième ligne qu'elle s'est récemment suicidée ; et, en alternance, les lettres que celle-ci, pendue, lui fait parvenir, d'où qu'elle soit.