Avec « L’Etat des lieux », Richard Ford clôt sa trilogie romanesque
Rentrée littéraire. Après Un week-end dans le Michigan, qui lui valut le PEN/Faulkner award, et Independence Day, récompensé par le Pulitzer, Richard Ford fait revivre son personnage fétiche, l'agent immobilier Frank Bascombe, pour le dernier volet d'une somptueuse trilogie romanesque. Extrait en avant-première et entretien vidéo.
Né à Jackson (Mississippi), avant de passer toute son enfance dans cet Etat du sud des Etats-Unis puis en Arkansas et d'habiter ensuite longtemps le french quarter de la Nouvelle-Orléans, Richard Ford est considéré comme un écrivain du Sud. C'est pourtant dans le New Jersey qu'il a choisi de situer la majeure partie de son œuvre romanesque au point de devenir une véritable fierté locale de cet Etat – presque au même titre que Bruce Springsteen, gloire d'Asbury Park. Très jeune auteur de nouvelles puis journaliste sportif à la fin des années 1970, Richard Ford est revenu à la fiction en 1982 avec un premier roman The Sportswriter (Un week-end dans le Michigan, éd. de l'Olivier). Sans doute l'un des nouvellistes les plus accomplis de la littérature américaine contemporaine (il a également édité de remarquables anthologies du genre), Ford a pris le temps d'écrire de gros romans – un tous les dix ans – qui lui ont valu prix et succès. Dans Un week-end dans le Michigan, il crée le personnage de Franck Bascombe, agent immobilier, un héros de la suburbia du New Jersey qui allait devenir son Rabbit ou son Zuckerman (du nom des personnages récurrents de John Updike et Philip Roth).