Carré d’agneau rôti au Don Quichotte », « crevettes à l’Oncle Vania », « poitrine de cygne au Docteur Jivago »… Le roman d’anticipation Manaraga de Vladimir Sorokine évoque les plaisirs décadents du « book n’grill » : dans un monde où l’imprimerie a définitivement cessé d’exister, le marché noir des éditions originales anciennes s’est développé afin de faire cuire à petit feu les aliments lors de barbecues clandestins très prisés. Le narrateur est l’un de ces cuisiniers virtuoses qui sillonnent la planète afin d’acquérir les livres et de satisfaire les désirs très ciblés de sa clientèle. Muni de ses trois puces électroniques greffées sous la peau, auxquelles il peut demander rêves ou informations diverses, il évolue au fil des chapitres d’un client à l’autre (une cantatrice cocaïnomane, une famille juive patriarcale, un « zoomorphe » adepte de Zarathoustra…) avant de tenter de déjouer un complot qui menace ses activités lucratives par la production de copies moléculaires de livres absolument identiques aux originaux.
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