La notion de genre continue de faire polémique médiatiquement, à mesure qu’elle se consolide scientifiquement. Entretien autour de la volumineuse Encyclopédie critique du genre qui vient d’être publiée.
Un reportage, diffusé sur France 2, montrant des femmes accueillies très froidement dans des cafés a vite pris un virage nauséabond, à la mode burkini. L’inégalité entre les femmes et les hommes dans l’espace public est loin d’être l’apanage de certains quartiers, d’une culture ou d’une religion.
Elles ont fait le choix de devenir hommes : la tradition dure depuis des siècles dans le nord de l'Albanie. Une étude d'Antonia Young éclaire comment le masculin et le féminin sont aussi le fruit d'une construction sociale.
Dans Mon neveu Jeanne, le photographe et écrivain Patrick Bard livre le portrait singulier de son neveu Jean-Pierre, chauffeur routier, devenu femme, avant de revenir au genre masculin.
La Révolution du féminin est un livre de réflexion politique qui prend parfois l’apparence d’un ouvrage d’anticipation. Camille Froidevaux-Metterie y fait l’hypothèse que le mouvement féministe a produit davantage qu’une dynamique d’égalisation des conditions féminine et masculine, puisqu’il a contribué à « l’avènement d’un nouveau stade dans l’histoire de l’humanité ». Entretien.
Benoît Hamon a décidé d'abandonner les ABCD de l'égalité, un programme expérimenté dans une dizaine d'académies pour lutter contre les stéréotypes de genre. Après les pathétiques atermoiements du gouvernement sur le « genre », le ministre de l'éducation cède aujourd'hui à une poignée d'illuminés.
Piotr Barsony a écrit en 2004 Papa porte une robe, un livre pour enfants devenu la cible de la droite extrême et des divers mouvements réacs, alors même qu'il est épuisé. Il a contacté Mediapart pour répondre à ces « complotistes qui se vautrent dans l'immonde ».
Cédant à la pression des lobbies les plus conservateurs, le gouvernement a déjà, et depuis plusieurs mois, choisi de faire disparaître partout le mot « genre », désormais jugé trop sulfureux. Au prix d'absurdes acrobaties. Enquête sur une censure discrète qui signe aussi une incroyable défaite idéologique.
Les études de genre (« gender studies ») proposent une lecture sexuée du monde social et des rapports de pouvoir. Une telle approche pluridisciplinaire est ici défendue par Danièle Voldman, Fabrice Virgili, Laure Bereni et Éric Fassin. Parité parfaite, au service d'un propos pédagogique et engagé du meilleur genre...
Farida Belghoul, à l'origine de la journée de boycott de l'école contre un supposé apprentissage de la « théorie du genre », a trouvé grâce aux mouvances d'extrême droite une audience inespérée. Cette figure de la Marche de 1984, enseignante pleine de rancœur contre l'école au point de déscolariser ses enfants, n'en finit plus de régler ses comptes avec la gauche.
Si l’on sait depuis longtemps que l’école reproduit les inégalités l’existence de pratiques discriminatoires commence seulement à être étudiée. Mais cette question est loin de faire consensus et le sujet n’a jusqu’ici été abordé qu’avec méfiance par les sciences sociales.
Le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, et la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se sont rendus mardi dans un lycée professionnel de Seine-et-Marne sur le thème de l'égalité garcons-filles à l'école.
Dimanche, la « Manif pour tous » manifeste. Après le mariage des couples de même sexe, elle conteste l'enseignement d'une prétendue « théorie du genre ». Dans un contexte troublé où l'extrême droite alimente les rumeurs les plus folles, la ministre de la famille Dominique Bertinotti s'en prend à ceux « qui veulent diviser la société française ». Mais décèle aussi un « manque de pédagogie » du gouvernement.
La polémique sur la théorie du genre dans des manuels de SVT de première rebondit: mardi, les députés UMP ont lancé un groupe de travail sur les manuels scolaires. La dernière fois que les députés de droite ont tenté une incursion dans les programmes, c'était sur le «rôle positif» de la colonisation.