Les fleurs coupées de la poésie nahuatl
Les traducteurs contemporains ont pour la plupart ce souci premier de ne pas effacer la langue étrangère dont ils se font les passeurs. C'est qu'ils souhaitent augurer de culture à culture, surtout éloignées, d'une qualité de dialogue dont on peut faire tout un monde. Il arrive même qu'ils exhument les rares vestiges d'un monde sciemment détruit, puis reconstitué tout à tâtons et de façon parcellaire par des vainqueurs de l'Histoire comme saisis de remords. Ainsi en est-il, et à jamais donc, pour ces «Chants de l'ancien Mexique» que l'historien Patrick Saurin vient de réunir et de traduire du nahuatl.