« Terrorisme intellectuel de l’extrême gauche », création d’une « cellule anti-ZAD », « manipulations de l’information », pulsion obsessionnelle contre « la violence, les casseurs et l’ultragauche » : dans une nouvelle interview accordée dimanche à l’hebdomadaire, le ministre de l’intérieur continue de tenir des propos agressifs contre toutes celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.
Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées jeudi soir à Toulouse contre les violences policières. Graves et déterminées, elles ont rendu hommage à Serge D., le militant toulousain dans le coma après avoir été touché à la tête par une grenade à Sainte-Soline.
Tom, un manifestant présent samedi à Sainte-Soline, témoigne de ce qui est arrivé à Serge D., un des blessés graves dans le coma. Il se trouvait derrière lui lorsqu’il a été touché. Il affirme avoir vu une grenade exploser sur le casque de Serge D. Sous couvert d’anonymat, il raconte comment il a tenté, avec des medics, de le soigner. Lui aussi confirme que les secours ont été empêchés par la gendarmerie.
À l’aide de témoignages et de documents, Mediapart a pu établir que le rapport publié mardi par les autorités comporte des informations erronées. Il laisse aussi dans l’ombre un point crucial : pourquoi les pompiers et les gendarmes, formés pour prodiguer des soins aux blessés graves, ne sont-ils pas intervenus ?
Ce manifestant de 32 ans, touché à la tête lors de la manifestation anti-bassine du 25 mars, se trouve toujours entre la vie et la mort. Mediapart a pu reconstituer son itinéraire et son évacuation tardive par les secours, sur la base des témoignages de ceux qui l’ont pris en charge et des éléments rendus publics par les autorités.
Dans un entretien vidéo, Basile Dutertre, porte-parole des Soulèvements de la Terre, co-organisateur de la manifestation de Sainte-Soline, répond à Gérald Darmanin : « La dissolution, c’est le cadet de nos soucis. » Il réfléchit aussi à « réinventer [nos] stratégies pour ne pas se retrouver dans une situation de frontalité et de boucherie ».
Le jour même puis après la manifestation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres du samedi 25 mars, les ministres chargés de l’écologie et de l’agriculture ont défendu dans les médias la nécessité de multiplier ces infrastructures. Pour ce faire, ils ont égrainé sans complexe nombre d’approximations mensongères. Décryptage.
Dans un enregistrement révélé par « Le Monde », un pompier et un opérateur du Samu confirment que les secours ont été bloqués, alors qu’un manifestant était en danger de mort sur le site, samedi dernier. Mediapart diffuse des extraits sonores qui contredisent la version des autorités.
La secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts revient sur la manifestation de samedi, où elle était présente. Elle dénonce le mensonge de Gérald Darmanin à propos de tirs de grenades lacrymogènes en direction des blessés. Et pointe un manque d’anticipation pour faire évacuer les personnes touchées côté militants.
Dans un entretien à Mediapart, le père de Rémi Fraisse, tué lors des mobilisations contre le barrage de Sivens en 2014, dénonce la répression qui s’est abattue à Sainte-Soline le week-end dernier. « Tous les jours, je me dis qu’il peut arriver un drame avec ce gouvernement », accuse-t-il.
Depuis la manifestation de samedi dans les Deux-Sèvres, qui a fait plus de deux cents blessés chez les participants et quarante-cinq chez les gendarmes, les témoignages sur le dispositif de maintien de l’ordre sont accablants. Les pompiers et le Samu ont eu d’énormes difficultés pour accéder au site.
Dans cet entretien à Mediapart, le militant suédois, auteur de « Comment saboter un pipeline », tire les premières leçons stratégiques de la mobilisation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres, où il était.
Au lendemain de la répression brutale de la mobilisation contre les mégabassines, les manifestants dénoncent la violence des actions policières et les accusent d’avoir retardé la prise en charge des blessés. Des faits confirmés par la Ligue des droits de l’homme, qui s’inquiète de la « militarisation des forces de l’ordre ».
Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans les Deux-Sèvres contre le projet du gouvernement de généraliser les réserves artificielles de stockage d’eau pour l’irrigation en France. Des affrontements violents ont causé de nombreux blessés, dont certains très graves, du côté des manifestants comme des gendarmes.
De nombreux blessés, parmi les manifestants et les gendarmes, dont plusieurs « en urgence absolue » : la mobilisation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres a été marquée par des violences. Mais on assiste bien en France à l’émergence d’un mouvement social pour l’eau.
Une grande mobilisation réunit samedi les opposants des mégabassines à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres voisines, face à laquelle 3 200 gendarmes et policiers vont être déployés. Vingt-cinq réserves d’eau ont été creusées en quinze ans sur le pourtour nord du Marais poitevin. La chambre d’agriculture des Pays de la Loire réclame une généralisation de ces ouvrages controversés.