Les deux opposants aux réserves de substitution ont été condamnés jeudi 2 mars à 500 euros d’amende chacun pour « dégradations aggravées » commises en 2021 sur une bassine de Cram-Chaban, en Charente-Maritime.
Deux à six mois de prison avec sursis assortis d’interdiction de territoire ont été prononcés vendredi par le tribunal correctionnel de Niort contre des militants « antibassines » reconnus coupables de « violences aggravées » et/ou de « dégradations avec circonstances aggravantes » lors d’une manifestation à l’automne 2021 dans les Deux-Sèvres. Jeudi à La Rochelle, quatre à cinq mois de prison avec sursis ont été requis contre deux autres membres du mouvement.
La lutte contre les réservoirs d’eau artificiels, qui a surgi et s’est imposée dans le monde agricole en 2022, devrait se poursuivre en 2023. Le mouvement, qui rassemble syndicats, politiques, associations environnementales, zadistes… a mis en lumière l’accaparement d’une ressource au profit de quelques-uns.
La mobilisation contre les mégabassines reprend jeudi à Orléans, à l’occasion du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. De nombreux scientifiques considèrent que ce type de réservoir est une « maladaptation ». Entretien avec l’hydrogéologue Florence Habets.
Le tribunal de Niort a jugé lundi cinq militants interpellés lors de la manifestation de Sainte-Soline. Le renvoi demandé par la défense a été refusé et des peines de prison avec sursis ont été prononcées, avec interdiction de séjour sur le territoire des Deux-Sèvres pendant trois années.
Dans une circulaire du 9 novembre, Éric Dupond-Moretti appelle à « une réponse pénale systématique et rapide » contre « les infractions commises dans le cadre de contestations de projets d’aménagement du territoire ». Une réaction (mal) voilée à la manifestation qui s’est tenue dans les Deux-Sèvres, dix jours plus tôt.
Dans un entretien à Mediapart, l’historien Frédéric Graber explique, à partir des travaux de son dernier ouvrage, combien les processus d’« enquête publique » sont biaisés. Les mégabassines sont pour lui un cas d’école, où le cadre légal défend les privilèges d’une poignée d’agriculteurs industriels.
Dans la Vienne, l’État a donné jeudi 3 novembre un nouveau signal en faveur des mégabassines, en officialisant un protocole d’accompagnement pour la création de ces gigantesques réserves d’eau artificielles. De Poitiers au Marais poitevin, des crispations politiques autour de ces aménagements émergent doucement.
Plusieurs milliers de personnes et de nombreux élus ont manifesté, samedi 29 octobre, à Sainte-Soline, contre le plus gros projet en cours de mégabassine, pour dénoncer l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie. À l’appel de 150 organisations, le rassemblement, qui dure depuis plusieurs jours, a été le théâtre de tensions avec les forces de l'ordre.
En parallèle du congrès de la FNSEA qui se tient à Niort depuis mardi, les collectifs rassemblés par l’appel aux Soulèvements de la Terre ont manifesté mercredi contre les projets d’irrigation industrielle dans les Deux-Sèvres. Et ont bloqué les travaux sur celui de Mauzé-sur-le-Mignon.