L'impromptu de l'Elysée, censé rassurer population et marchés, aura eu l'effet inverse de celui recherché. Car dès la matinée, les questions se multipliaient sur cette réunion extraordinaire, décidée dans la précipitation. Qu'y avait-il donc de si urgent pour que Nicolas Sarkozy –qui n'avait pas estimé nécessaire d'interrompre ses vacances jusque-là malgré la crise aiguë des marchés financiers– rentre en vitesse à Paris et convoque les ministres des finances et du budget ainsi que le gouverneur de la Banque de France? Officiellement, peu de choses. Cette réunion s'est terminée par un vague communiqué annonçant la détermination du gouvernement à respecter ses engagements budgétaires et à réduire le déficit.
Tout cela pour ça? Personne n'y a cru. Cette communication minimale, accentuant l'opacité dans laquelle l'Elysée et le gouvernement gèrent la crise financière depuis des mois, les Français étant tenus pour quantité négligeable sur ces questions censées les dépasser, a relancé la machine à rumeurs dans des marchés boursiers déjà au bord de la crise de nerf. La panique et la spéculation ont pris les manettes. Paris a connu sa pire journée depuis 2008 avec une chute de 5,45%, tandis que Francfort chutait de 5,1% et Londres de 3,05%. Le krach rampant s'installe.
Crise: l'impromptu de l'Elysée
Si la réunion de travail de l'Elysée était censée rassurer, c'est raté. Elle a relancé la machine à rumeurs sur les marchés financiers, tant sur une possible dégradation de la note française que sur l'état de santé de la Société générale. Les bourses européennes se sont écroulées. Paris a perdu mercredi 5,45%. Cette panique pourrait permettre au monde financier d'arracher de nouvelles concessions aux gouvernements européens.
10 août 2011 à 20h10