L'Europe a rendez-vous avec l'histoire. La crise financière, arrivée à son point de fusion, a mis à nu les erreurs d'analyse, les fautes politiques, les aveuglements idéologiques commis par les responsables politiques depuis plus de vingt ans et amplifiés depuis l'écroulement du système financier en 2008. Depuis dix-huit mois, toutes les réponses politiques ont été hésitantes, inadaptées, à contre-courant. Les responsables européens peuvent encore reprendre la main. Mais ils n'ont plus beaucoup de temps. S'ils ratent le court créneau qui leur est offert, l'implacable mécanique de destruction ne s'arrêtera plus.
Comprenant que le moment bouscule tous les calendriers et agendas politiques, Nicolas Sarkozy tente de reprendre la main et de faire oublier son bilan. Mais à sa manière : avec des petites manœuvres. En tendant un piège à la gauche avec sa règle d'or, d'un côté. En organisant une nouvelle fois la mise en scène de ses rendez-vous internationaux, de l'autre. Une réunion est donc prévue dès mardi avec Angela Merkel à l'Elysée pour donner l'image, vue déjà maintes fois, d'un couple franco-allemand la main dans la main pour défendre l'euro et l'Europe.
Crise: eux ou nous
L'Europe a rendez-vous avec l'histoire. La crise a mis à nu les erreurs d'analyse, les fautes politiques, les aveuglements idéologiques. Les responsables européens n'ont plus qu'un court créneau pour reprendre en main la construction européenne. Ils doivent dire s'ils choisissent de la laisser sous la domination des marchés financiers et de la spéculation, ou s'ils lancent une vraie construction monétaire, en redéfinissant le rôle de la Banque centrale. La question est: le monde financier ou les peuples européens?
12 août 2011 à 19h57