Pétrole, gaz, électricité… les prix des énergies en Europe explosent depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les marchés paniquent. Et l’Europe commence à mesurer l’ampleur du piège russe dans lequel elle s’est laissé enfermer. Le choc économique qui s’annonce pourrait être de la même ampleur que celui de 1973.
Les appels à une politique économique de lutte contre la hausse des prix rappellent l’épisode de la récession de 1920-21, provoquée pour réprimer les attentes du monde du travail dans un contexte proche du nôtre. Un modèle qui pourrait inspirer dangereusement les décideurs économiques un siècle plus tard.
Face aux dérèglements climatiques, la capacité d’acheter des biens et des services est-elle encore un pouvoir ? Les pensées de la « subsistance » esquissent des pistes pour que le combat contre les inégalités et les violences du capitalisme ne se retourne pas contre le vivant.
Avec le retour de l’inflation, un spectre resurgit dans la sphère économique : la « boucle prix-salaires », qui serait synonyme de chaos. Mais ce récit ancré dans une lecture faussée des années 1970 passe à côté des enjeux et de la réalité.
En portant le taux du Livret A de 0,5 % à 1 %, Bruno Le Maire veut faire croire que la « protection des Français contre la hausse des prix est sa priorité absolue ». Mais c’est un mensonge : ce taux va spolier les petits épargnants de 7,5 milliards d’euros.
Alors que l’inflation bondit, les trois grandes banques occidentales tentent de sortir de leur politique monétaire accommodante et de retrouver leur rôle de gardiennes de la stabilité des prix. Leurs armes sont toutefois bien émoussées face à des hausses de prix provoquées par des dérèglements en chaîne des outils productifs mondiaux et la fin du rôle de la Chine comme usine du monde.
À moins de six mois de l’élection présidentielle, la question n’est pas au centre des débats. Pourtant, partout en France, des salariés se battent pour faire augmenter leur rémunération, qui reste trop souvent proche du Smic. Reportages en usine et en entreprise.
Le premier ministre Jean Castex a annoncé le versement de 100 euros à tous les Français qui gagnent moins de 2 000 euros par mois pour compenser la hausse des prix. Une mesure qui répond aux priorités du président-candidat.
Avec la poussée des prix, le récit d’une situation d’inflation et de ralentissement économique qui serait propre aux années 1970 revient dans le discours économique. Mais la vraie crise est celle du néolibéralisme, et ce récit apparaît comme un piège avant la présidentielle.
Personne n’avait vu venir cette crise. Une conjonction d’événements et de facteurs imprévus se sont additionnés pour provoquer une explosion des prix du gaz, qui gagne de proche en proche tous les marchés de l’énergie et révèle la faillite de l’Europe dans ce domaine. Bâtie sur la seule concurrence, elle a choisi d’exposer l’ensemble de l’économie et des ménages à la volatilité des marchés. Sans changement profond, il risque d’être impossible de mener une transition écologique acceptée par l’ensemble des populations.
Les ruptures du système productif mondial, à la sortie de la crise sanitaire, entraînent une hausse brutale des prix. Est-ce une inflation transitoire, comme le défendent les banques centrales ? Ou un danger sous-estimé, comme le dénoncent des opposants qui réclament un changement rapide des politiques monétaires ?
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