Avec l'épidémie du Covid-19, la crise sociale et économique s'accentue, et ouvre un cycle difficile pour le monde du travail. Récits, analyses et reportages pour documenter ces bouleversements inédits.
La Poste gère l’indemnisation chômage de ses anciens salariés. Le versement des allocations est assuré par un unique service, basé à Nancy. Ses agents sont injoignables et les retards de paiement s’accumulent depuis le début de la crise du Covid.
Professionnels du tourisme, de l’événementiel ou de l’hôtellerie-restauration, ils n’exercent plus leur métier depuis plus d’un an. Abonnés aux contrats courts, ils songent à se reconvertir. Des secteurs entiers voient partir de précieux profils, lassés par la précarité et préoccupés par la réforme de l’assurance-chômage.
Droits non prolongés entre deux confinements, primes données puis réclamées, contrôles de la recherche d’emploi... Mediapart a recueilli les témoignages de chômeurs sous pression et inquiets.
La zone d’emploi d’Agde-Pézenas, dans l’Hérault, détient le record du taux de chômage le plus élevé de France métropolitaine. Là-bas, 70 % des offres d’emploi sont des CDD de moins de six mois. Reportage à Agde, où le taux de pauvreté frôle les 50 % dans la vieille ville.
Dans « À l’air libre » lundi, coup d’envoi de notre semaine consacrée à la jeunesse (et offre spéciale d’abonnement pour les moins de 25 ans à retrouver ici si vous n’êtes pas déjà abonné). Reportage à Cahors sur la difficulté d’entrer dans la vie active. Réaction sur notre plateau de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem. Également au sommaire : retour sur la condamnation de Nicolas Sarkozy et entretien avec le rappeur Médine.
Pour la génération Covid, décrocher une alternance ou un premier job est plus compliqué que jamais. Au point qu'une nouvelle pratique se répand : indiquer les stages annulés sur son CV. Pour le sociologue Dominique Glaymann, « c'est une catastrophe ».
L’aide d’urgence destinée aux travailleurs précaires et pouvant atteindre 900 euros, a été prolongée de trois mois. Les premiers versements ont été effectués mais beaucoup de ceux qui espéraient en bénéficier n'y ont en réalité pas droit, ou à peine. La pagaille est totale, et les agents de Pôle emploi en subissent les conséquences.
Dans « À l’air libre » mardi, Stéphane Turillon, un restaurateur en colère contre le maintien de la fermeture des établissements, la santé mentale des étudiants avec le psychiatre Franck Enjolras, et les suites de l’affaire Duhamel à Sciences-Po avec Julia Cagé.
Elles ont marqué des territoires, rythmé la vie des villes, des écoles, des commerces parfois pendant des décennies. Puis brusquement, tout s’écroule. Un plan social, une fermeture, des licenciements en masse... Toute la ville, tout l’écosystème bâti autour d’une usine, d’une entreprise, risquent de s’effondrer. Alors que la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 s’installe, focus sur ces plans sociaux qui se transforment en catastrophes locales.
Mediapart s’est engagé dans un décompte des conséquences sociales de la récession et publie la carte, mise à jour en continu, des dizaines de milliers d’emplois menacés ou condamnés, dans des centaines d’entreprises, à l’horizon 2021.
Le 7 janvier, les salariés de la raffinerie Total de Grandpuits ont voté la reconduction de la grève contre le projet de transformation du site en plateforme « zéro pétrole », dénonçant la casse sociale et un mensonge écologique.
En septembre 2019, un couple d’acteurs taïwanais, reconvertis dans les affaires en Chine, avait fait construire une usine près de Lyon afin de lancer une gamme de produits de beauté « Made in France ». Paralysé par la pandémie, le site pourrait fermer bientôt.
Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités, et Christian Lampin, chargé de la jeunesse au Secours populaire, pointent la situation dramatique des jeunes dans l’accroissement de la pauvreté en France depuis le début de la crise sanitaire. Et posent la question de la mise en place d’un revenu minimum universel.
Après des mois à tirer la sonnette d’alarme, les salariés intermittents sont enfin entendus par le gouvernement, qui met en place deux mesures en faveur des travailleurs des stations de ski. Mais tous les précaires seront loin d’être sauvés.
Prétextant de la pandémie, de grands groupes annoncent des plans sociaux massifs, qui permettent souvent de cacher des erreurs ou des crises de direction. Ces restructurations viennent mettre à mal le « nouveau contrat social » invoqué par le gouvernement dans le cadre de la loi Pacte : à la fin, c’est toujours le capital qui parle.
Contrairement au premier confinement, aucune annonce n’a été faite en faveur des demandeurs d'emploi. La ministre du travail estime que cette fois l’économie « n’est pas figée ». Pourtant, les offres restent en baisse et certains demandeurs d’emploi sont à bout, financièrement comme psychologiquement.