Sur notre plateau : Jean-Luc Bietlitz, salarié syndiqué CGT chez Smart en Moselle, Judith Krivine, avocate en droit social, Jean-Pierre Le Crom, historien du droit social, et Astrid Toussaint, inspectrice du travail à Nancy.
François Hollande a précisé devant les acteurs du monde économique et social son plan pour l'emploi. Alors que les annonces de début janvier sur la formation et l'apprentissage paraissaient plutôt consensuelles, le président a remis sur la table le plafonnement des indemnités prud'homales et la pérennisation du CICE, deux sujets explosifs à gauche.
À première vue, les 61 principes issus de la commission Badinter semblent plutôt rassurants : réaffirmation du CDI, de la non-discrimination, du droit à la santé et à la sécurité au travail... Ils reprennent en réalité une bonne partie de ce qui existe déjà dans le code du travail. L’inquiétude porte sur leur déclinaison et sur tout ce que ces principes ne disent pas.
La « commission Badinter », chargée de simplifier le droit du travail, doit rendre ses conclusions fin janvier. Sa composition, la proximité idéologique de ses membres et certaines de leurs activités extraprofessionnelles inquiètent sur la teneur des résultats. L'enjeu est de taille : il s'agit d'écrire le squelette du nouveau code du travail.
Laurent Quintreau s'est nourri de son expérience de syndicaliste pour raconter « le moi au pays du travail » à l'ère du chômage de masse et du délitement des relations professionnelles. Un récit vif et enlevé.
La courbe du chômage ne s'inverse pas. François Hollande a donc annoncé une nouvelle batterie de mesures sur la formation des chômeurs, l'apprentissage et l'aide à l'embauche dans les PME. Des propositions qui ont bien des vertus, mais dont l'impact sur l'emploi sera très limité.
Des « principes fondamentaux » fixés à la fin de l’année par un conseil de sages, un assouplissement net sur le temps de travail d’ici l’été 2016 et un nouveau code réécrit dans deux ans... Manuel Valls ne veut pas « tout casser » mais dynamite bel et bien le code du travail.
Terra Nova, think tank proche du PS, a publié mercredi matin un rapport très offensif sur la réforme du droit du travail. Sa proposition de donner la priorité à l'accord collectif sur le code du travail rejoint une autre étude publiée par le très droitier Institut Montaigne la veille. Le gouvernement pourrait s'en inspirer pour une future loi.
Dans un entretien à Mediapart, Pierre Joxe, plusieurs fois ministre de Mitterrand et grande figure socialiste, n'a pas de mots assez durs pour dénoncer le gouvernement et le projet de loi dit Macron, une entreprise de « déconstruction du droit social ».