Le gouvernement, via la commission des affaires sociales de l'Assemblée, a tenté d'amadouer une nouvelle fois les frondeurs, en lâchant du lest sur le rôle des branches. Pas sûr que cela suffise à éviter un 49-3. L'intersyndicale n'y croit pas davantage.
Le Sénat a adopté, mardi 28 juin, une version amplement modifiée de la loi travail. Malgré les dénégations du gouvernement, le texte de la droite, majoritaire au palais du Luxembourg, ressemble furieusement à la première ébauche du projet concocté par Matignon fin février.
Manifestations sous haute surveillance ce mardi, pour la onzième manifestation contre la loi sur le travail. Alors que le texte a été largement modifié par le Sénat et retourne à l'Assemblée le 5 juillet, le nombre de manifestants reste globalement stable: 15 000 à Paris et 65 000 dans toute la France selon la police, 55 000 et 200 000 selon les syndicats.> Loi sur le travail: notre dossier
Entre 20 000 et 60 000 personnes ont manifesté jeudi à Paris contre la loi sur le travail et pour la défense du droit de manifester, après la semaine de cafouillage gouvernemental qui a failli aboutir à une interdiction. L'impressionnant dispositif de sécurité déployé a abouti à une manifestation morne et sans vie.
Manifester est un droit constitutionnel, celui d’exprimer collectivement des opinions. En interdisant le défilé souhaité par des organisations syndicales représentatives, le pouvoir viole la loi fondamentale qui garantit les libertés de chacun-e d’entre nous. Notre devoir est de résister à ce coup de force afin de défendre notre idéal commun, la démocratie.
Après avoir annoncé l’interdiction de la manifestation parisienne contre la loi sur le travail jeudi, François Hollande et son gouvernement ont finalement trouvé un compromis avec FO et la CGT pour un parcours très réduit. L’épisode révèle une nouvelle fois les vives tensions au sein de la majorité.
Interdite avant une volte-face gouvernementale dans la confusion, la manifestation contre la loi sur le travail à l'initiative de sept syndicats aura bien lieu ce jeudi. Mais elle a été transformée en rassemblement quasi statique, autour de la Bastille et du bassin de l'Arsenal.
Les blessés lors des défilés précédents donnent le sentiment que la France, qui a fait figure de modèle en matière de maintien de l'ordre, est aujourd'hui débordée dans la gestion des foules. Et que se révèle une situation où le policier prend le pas sur le politique. Entretien avec le sociologue Fabien Jobard.
Une information judiciaire a été ouverte mardi à Rennes pour déterminer dans quelles circonstances un étudiant a été atteint à l’œil par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), lors d’une manifestation le 28 avril. L’expertise médicale comme les auditions ont confirmé l’usage de l’arme par les policiers, initialement démenti. Mediapart a obtenu des photos prises au moment des tirs.
Un économiste et un informaticien ont, pour la première fois, testé les effets de la loi El Khomri sur un marché du travail virtuel, qui reproduit les caractéristiques du marché de l’emploi français. Les effets sur le chômage sont quasi nuls ; l’assouplissement du licenciement économique favorise les CDI tout en les fragilisant.
Trois jours après la plus importante mobilisation depuis trois mois, la CGT était reçue ce vendredi par la ministre du travail. Le rendez-vous n'a fait que confirmer « les désaccords profonds » entre eux, selon le secrétaire de la CGT Philippe Martinez.
Contrairement au discours du gouvernement sur l'essoufflement du mouvement social, la manifestation du mardi 14 juin n'a pas été le baroud d’honneur annoncé d’une CGT marginalisée. C’est au contraire la plus forte mobilisation depuis le début du mouvement.
Les responsables politiques, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve en tête, ont choisi de dire leur indignation devant les dégradations mineures subies par les façades de l’hôpital pour enfants Necker, lors de la dernière manifestation parisienne contre la loi sur le travail. Mais le silence est total sur un manifestant gravement blessé, par le tir d’une grenade lacrymogène selon des témoins, ou une fusée artisanale selon des sources policières.
Le texte El Khomri est examiné depuis lundi et pour deux semaines par les sénateurs. La droite a fortement remanié le texte. Les socialistes espèrent que cela suffira à rendre leur version acceptable pour la gauche.
Le « réseau affinitaire Coupat » est-il derrière les débordements observés lors de la mobilisation contre la loi El Khomri ? Manuel Valls l'a dit à l'Assemblée, une note de la DGSI, qui a fuité dans la presse, l'affirme également. Julien Coupat et Mathieu Burnel, tous deux mis en examen dans l'affaire de Tarnac, répondent dans Mediapart.
En juillet 2015, le Conseil européen adopte ses recommandations pour la France, mise sous surveillance pour déficits excessifs. Il y préconise de favoriser les accords d’entreprise par rapport aux accords de branche. Pour de nombreux observateurs, ces recommandations sont le préambule à la loi El Khomri.