Mercredi soir à Paris, trois ministres, dont le premier, Manuel Valls, ainsi que le premier secrétaire du PS, ont réuni environ 200 encartés PS pour une séance de remobilisation collective. En substance : la droite ferait pire et l'opposition de gauche lui fait la courte échelle.
Le gouvernement voudrait en finir avec les grèves à l'heure où l'Euro de football commence. Mais la tension sociale ne faiblit pas. La grève dure à la SNCF, dans le traitement des ordures et elle commence à Air France.
Les cheminées du plus grand incinérateur d'Europe, à Ivry-sur-Seine, ne fument plus. La CGT bloque le site depuis dix jours pour protester contre la loi sur le travail. D'autres centres en Ile-de-France, à Fos-sur-Mer et en Ariège, suivent le mouvement.
Tout en refusant de manifester, la CFE-CGC, le syndicat des cadres, rejoint le camp des opposants fermes et définitifs à la loi sur le travail. Entretien avec son nouveau président, François Hommeril, beaucoup plus tranché que sa prédécesseure, Carole Couvert.
Les grèves persistent dans les raffineries, dans les ports et docks, l’énergie. Elles ont gagné lundi un autre secteur tout aussi stratégique que le pétrole, le traitement des ordures. Le point après les mobilisations de jeudi.
Alors que le mouvement contre la loi sur le travail se cristallise autour des blocages, le gouvernement enchaîne les discours contradictoires sur un possible aménagement du texte.
Dans le cortège parisien en cette huitième journée nationale contre la loi sur le travail, le ton a commencé à changer. Selon la préfecture de police, 18 000 à 19 000 personnes étaient dans la rue, 100 000 selon les syndicats. Dans toute la France, le ministère de l'intérieur a compté 154 000 manifestants. C'est plus que lors des manifestations de ces dernières semaines.
Au matin d'une nouvelle journée de mobilisation sociale, ce jeudi 26 mai, Manuel Valls a redit sa « détermination » à faire adopter la loi sur le travail, expliquant que des « modifications » étaient possibles mais qu'il n'était « pas question » de retirer un texte « utile ». Mediapart vous fait suivre en direct les mobilisations.
Dans la capitale languedocienne, les manifestants soutiennent sans hésitation la perspective d'une France bloquée. Sébastien, Claude, Anaïs, Nicolas, “Lutin”, Andrée ou Noël, comme toutes les personnes croisées dans le défilé, affirment vouloir tenir bon. Verbatims.
L’équivalent de cinq réacteurs nucléaires a été effacé de la production nationale d’électricité depuis deux jours, indique la CGT. Ce n’est pas la première fois que des grèves provoquent des baisses de production, mais il est rare qu’elles découlent d’un mouvement national.
La Filpac-CGT a demandé aux quotidiens de publier ce jeudi un communiqué signé Philippe Martinez, sous peine de bloquer leur diffusion. À l'exception de L'Humanité, la presse nationale a refusé, y voyant une atteinte fondamentale à la liberté de la presse et à son pluralisme.
Antoine, un jeune militant interpellé lors de la manifestation du 17 mai, a été placé en détention provisoire le 19 mai, malgré un dossier vide de toute accusation, hormis celle de s’être débattu. L’Union départementale CGT du Nord réclame sa libération.
Accusé par le préfet d’être un « meneur activiste », Hugo Melchior a été « interdit de séjour » une nouvelle fois dans le centre de Rennes, jeudi de 7 heures à 24 heures.
En décrivant les blocages de raffineries comme une « prise en otage » des Français, et en lançant plusieurs opérations de police pour débloquer raffineries et dépôts de carburant, le gouvernement privilégie le recours à la force et use de la même stratégie que la droite en 2010.
Depuis mardi 12 mai, les dockers, les portuaires, les pétroliers et les cheminots sont entrés dans la danse au Havre, l’un des points les plus névralgiques de l’économie française. Manuel Valls se dit prêt à faire intervenir les forces de l’ordre pour lever les blocages.