Au 36e jour de grève contre la réforme des retraites, une nouvelle journée de mobilisation nationale interprofessionnelle et intersyndicale s’est tenue jeudi. Notre récit avec nos envoyés spéciaux à Paris, Lorient, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Châteauroux et Rouen.
Depuis la loi El Khomri, la CFDT a perdu tous ses combats, ne préservant que quelques miettes au profit des salariés. Un syndicalisme défensif qui interroge alors que, sur la réforme des retraites, la centrale de Belleville est à nouveau mise en difficulté.
La stratégie du gouvernement ressemble beaucoup à celle de Margaret Thatcher lors de la grève des mineurs, au mitan des années 1980. Emmanuel Macron est clairement tenté de s’inscrire dans ce mythe fondateur du néolibéralisme, quels qu’en soient les risques.
Plus d’un mois de grève sans discontinuer, des concertations qui tournent en rond, un dédain affiché du pouvoir… Les grévistes de la RATP tirent la sonnette d’alarme : seuls, ils ne feront pas plier le gouvernement. Au passage, ces salariés qui se revendiquent « de la base » veulent un engagement beaucoup plus concret des organisations syndicales.
Après les déchirements des débuts, la lutte contre la réforme des retraites sonne maintenant l’heure du rapprochement. Très marquée à Belfort, la convergence est encore timide à Besançon et presque inexistante à Vesoul. Malgré les divergences, « gilets jaunes » et syndicalistes savent la nécessité d’unir leurs forces.
Quatre mois après leur première démonstration de force contre le projet du gouvernement, les barreaux appellent à la grève toute cette semaine, partout en France. Ils craignent de voir les cotisations sociales de la profession doubler, pour des pensions en baisse. Les arguments du gouvernement sont inaudibles.
Après un mois de mobilisation, le gouvernement a repris mardi les discussions avec les responsables syndicaux. Chacun campe sur ses positions, mais l’exécutif affiche sa confiance. Le compromis n’a jamais été « aussi proche », prédisent même certains ministres. Une nouvelle réunion consacrée à la seule question du financement est prévue vendredi matin.
Après un an de mouvement des « gilets jaunes », les mobilisations contre la réforme des retraites ont marqué le retour en force des organisations syndicales et des formes plus classiques de lutte sociale. Sur le terrain, les modes de résistance ne sont pourtant plus tout à fait les mêmes.
En Île-de-France, des universités ont dû reporter ce lundi 6 janvier leurs partiels en raison des difficultés d’accès aux sites à la suite de la grève des transports. Des étudiants sans moyen de déplacement ont protesté contre le maintien des examens dans ces conditions. Dans le reste de l’Éducation nationale, les enseignants se questionnent sur la suite à donner au mouvement.
Atténuée fin décembre par le versement d’un 13e mois de salaire pour certains, la grève va commencer dès janvier à se faire sentir sur les fiches de paie. Reportage auprès des salariés les plus mobilisés, de la SNCF, de la RATP ou de l'Éducation nationale.
Dans son projet, le gouvernement prévoit que les salariés ne cotisent plus pour leur retraite au-delà d’un salaire de 10 000 euros par mois. Un bouleversement qui ouvre grand la porte à la retraite par capitalisation et qui risque de poser de graves problèmes d’équité et d’équilibre financier du régime actuel.
En ce début d’année, on a coutume de faire le bilan de l’année écoulée et de se souhaiter le meilleur pour l’année à venir. Commentateurs professionnels et scrupuleux, Usul et Cotentin ont scruté les vœux présidentiels avec l’acuité qui les caractérise.
Outre-Rhin, la question de la pauvreté des retraités est au cœur du débat politique et a conduit à la correction d’un système de retraite à points qui, combiné aux réformes néolibérales du marché du travail, est à l’origine du phénomène. Une leçon pour la France.
Au 27e jour de la grève contre sa réforme des retraites, le président de la République a livré mardi 31 décembre des vœux convenus. Toujours aussi sûr de son fait, il s’est contenté de répéter qu’il mènerait son projet « à son terme », malgré les colères sociales. Et critiqué ceux qui ne veulent pas bouger, sans proposer d’avancées.
Remettre ou couper le courant ? Le débat traverse depuis les années 2000 la fédération CGT des Mines et de l’énergie. Mobilisés depuis un mois contre la réforme des retraites, les syndiqués tentent à la fois de « taper dans le capital » et de rallier l’opinion publique à leur cause.
Le 27 décembre, quatre représentants des gauches, issus du PCF, d’EELV, de Place publique et de Génération·s, se sont rendus auprès de cheminots et de contrôleurs grévistes méfiants, pour soutenir leur lutte face à la réforme des retraites. Ils assurent travailler ensemble pour présenter à la rentrée un contre-projet commun, avec le PS. La France insoumise, à ce stade, ne s’associe pas à cet embryon d’union.
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