Les salariés de la grande raffinerie Total d’Île-de-France à Grandpuits ont voté la poursuite de la grève jusqu’au 6 janvier, veille des réunions prévues entre les syndicats et le gouvernement. Le ministre de l’intérieur se veut rassurant sur le risque de pénurie, alors que la CGT estime que plus aucun carburant ne sort de trois raffineries sur huit en France.
Le gouvernement n’a pas réussi son pari : il n’y aura pas de trêve de Noël pour les grévistes qui s’opposent au projet de réforme des retraites. Les initiatives foisonnent, la mobilisation s’ancre à la SNCF et à la RATP. Mais les opposants ont presque trois semaines de grève derrière eux. Sans horizon pour le moment.
Pour tenter d’apaiser la colère, l’exécutif commence à dévoiler des cas-types de salariés touchés par la réforme des retraites. Mais ses calculs sont biaisés en faveur de la réforme. Le collectif Nos retraites a, de son côté, estimé les pertes qui toucheront les Français nés après 1960 si, comme annoncé, « l’âge pivot » est mis en place dès 2022.
Comment opposer un contre-projet de réforme des retraites alors que le statu quo suppose une baisse du niveau de vie futur des pensionnés ? La réponse à cette question ne peut se limiter à la seule question des retraites. Elle suppose un renversement de l’ordre économique dominant.
Après deux jours d’échanges avec les partenaires sociaux, Édouard Philippe s’est félicité d’« avancées concrètes », sans rien annoncer de nouveau ni retirer une virgule à son projet. Le premier ministre voulait enfoncer un coin dans l’unité syndicale afin d’obtenir une « trêve » pour Noël. Grâce à l’Unsa et à la CFDT, il pense avoir réussi. Mais pour la CGT, la CFDT Cheminots et certaines branches de l’Unsa, « la grève continue ».
Il s’agit d’une des manifestations les plus fournies des dix dernières années. L’exécutif affronte une mobilisation renforcée après deux semaines de grève. À côté de l’intersyndicale, des syndicats réformistes unis contre l’introduction d’un âge pivot. Pour l’instant, le gouvernement ne cède rien.
Avec les cheminots, les enseignants, les personnels de santé, les salariés du privé, les retraités, etc. Le compte-rendu de la journée de mobilisation, avec nos envoyés spéciaux à Paris, Rouen, Grenoble, Toulouse, Saint-Nazaire, Besançon et Marseille.
Depuis plusieurs jours, Jean-Michel Blanquer déploie des trésors de communication pour convaincre les organisations syndicales et les enseignants fortement mobilisés du bien-fondé de la future réforme des retraites. Sans succès, alors que se profile la troisième journée de mobilisation.
Ce lundi, à la veille de la manifestation contre la réforme des retraites, un meeting organisé par différentes organisations féministes et syndicales a réuni, dans une ambiance déterminée et joyeuse, quelque trois cents personnes sur le thème « femmes et retraite ».
Après avoir soutenu pendant des mois le système par points, Laurent Berger appelle ses adhérents à manifester le 17 décembre contre les mesures d’économies contenues dans la réforme des retraites. La base de la CFDT, plutôt en phase avec sa tête de pont, se dit « soulagée » de prendre part à la mobilisation.
> Notre dossier. Retraites, la réforme point par point
Après une semaine de révélations sur ses « oublis » déclaratifs, le haut-commissaire aux retraites a démissionné du gouvernement. Emmanuel Macron et Édouard Philippe lui cherchent un remplaçant pour défendre leur projet de réforme des retraites, qui doit être envoyé au Conseil d’État.
Laurent Pietraszewski a donc remplacé Jean-Paul Delevoye le 18 décembre pour seconder le premier ministre sur le brûlant dossier de la réforme des retraites. L’ancien DRH d’Auchan a été, comme député, un zélé soutien à la politique de détricotage des protections sociales entamée depuis deux ans et demi.
Dans sa seconde déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Paul Delevoye avait reconnu avoir exercé 13 fonctions dans des organismes extérieurs, contre 3 initialement, rectifiant ainsi 10 « oublis ». Il avait pourtant omis de déclarer un 14e poste, celui de membre du conseil consultatif de la Fondation Brazzaville, présidée par une figure de la Françafrique.
La grande raffinerie Total d’Île-de-France est bloquée par la grève, reconduite jusqu’au mercredi 18 décembre. Pour les salariés mobilisés, il s’agit de contester la réforme des retraites mais aussi d’exprimer une colère profonde face aux détricotages successifs des protections sociales.
Ces jours-ci, vous ne pouvez pas allumer la télévision ou la radio sans entendre les noms de Laurent Berger ou de Philippe Martinez. L’occasion de revenir sur les fondamentaux de la culture syndicale française.
L’attachement du gouvernement au changement structurel du système de retraites n’est pas surprenant, car cette réforme affaiblit le monde du travail. Elle permet aussi de réduire les transferts sociaux et d’envisager de futures baisses d’impôts. C’est une réforme profondément ancrée dans la pensée néolibérale.
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