L'Insee publie ce vendredi 20 juin une « note de conjoncture » très alarmiste: la croissance de l'économie française serait de 0,2%, puis 0% et 0,2% au cours des trois derniers trimestres de 2008. En clair, sous les effets du choc pétrolier et de la crise financière, la France est presque en situation de croissance nulle. Stagnation du pouvoir d'achat, décélération des créations d'emplois, interruption du reflux du chômage : tous les grands indicateurs économiques sont au rouge. Lire aussi notre parti pris: « Les eaux glacées du calcul égoïste ».
A première vue, on pourrait penser que Nicolas Sarkozy réitère la même erreur de politique économique qu'en 1993, lors de la récession, en conduisant une politique de l'offre alors qu'une politique de la demande serait plus appropriée. La comparaison n'est pourtant qu'à demi-pertinente. Car si le chef de l'Etat refuse en effet de soutenir une consommation qui, pourtant, vacille, il ne conduit pas pour autant une politique d'aide aux entreprises. Sa préférence va plutôt à des largesses en faveur d'une clientèle très fortunée.
Le monde des affaires en est gêné. Comment justifier que quelques dirigeants d'une modeste société, Converteam, touchent 900 millions d'euros de plus-values à l'occasion de sa revente pour la somme de 1,9 milliard ? Une malheureuse exception, plaident la plupart. Dans les faits, les mécanismes utilisés par le capital investissement permettent un enrichissement éclair, colossal et en toute discrétion. Les gérants de fonds et dirigeants de ces sociétés peuvent accumuler des fortunes, autrement plus spectaculaires que les rémunérations des patrons du Cac 40. Voyage dans un monde où on compte en centaines de millions.