"Le marché applaudit la fusion", ont relevé Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli. Mais le marché a été beaucoup aidé. En 2007, Suez et Gaz de France ont dépensé 2 milliards d'euros pour racheter leurs actions, afin de soutenir leur cours. Suez dépensera encore 300 millions dans cette opération d'ici à fin juin. Outre une augmentation substantielle des dividendes, les actionnaires du nouvel ensemble n'ont pas à se plaindre: il y aura un dividende exceptionnel après la fusion.
Tout va aller très vite maintenant. Deux ans et demi après la première annonce politique, Gaz de France et Suez vont lancer leur fusion. Après l'avis du comité central d'entreprise rendu lundi, les deux groupes vont achever les opérations boursières d'ici à fin juillet. Les salariés de Gaz de France voient ce rapprochement avec angoisse. Pour eux, "Gaz de France est mort". Mediapart publie une étude interne réalisée auprès des cadres, qui souligne leur amertume. Lire également: 2,3 milliards d'euros pour les actionnaires.
L'envolée des prix pétroliers, qui prend des allures de troisième choc pétrolier, pose à tous les pays des problèmes difficiles. Pour Nicolas Sarkozy, qui avait promis d'être le « président du pouvoir d'achat », l'équation est encore plus ardue. Mediapart examine, en huit questions, les conséquences de la crise pétrolière sur l'économie et les marges de manœuvre dont dispose le gouvernement.