Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ville Front national, a voté vendredi en conseil municipal la motion « Ma commune sans migrants », alors même qu'aucun projet connu de centre officiel d'accueil de migrants n'existe dans le département, souligne l'Agence France-Presse (AFP).
Le maire Steeve Briois, l'un des vice-présidents du FN, chargé des exécutifs locaux, avait lancé en septembre une association de maires, « Ma commune sans migrants », expliquant vouloir « forcer les municipalités à se positionner », notamment à droite, sur ce sujet.
Vendredi, dans une atmosphère extrêmement tendue (voir la vidéo postée par l'élue EELV Marine Tondelier), le conseil municipal d'Hénin-Beaumont a adopté la motion correspondante par 29 voix contre 6. « Considérant que l'accueil des migrants génère un coût financier et social (…), que ces installations engendrent des tensions avec les riverains et des troubles à l'ordre public, asphyxie l'économie locale et menace l'exercice des libertés individuelles, la ville d'Hénin-Beaumont s'engage à s'opposer au plan d'accueil des migrants consécutif au démantèlement de la jungle de Calais », a notamment lu lors du conseil Steeve Briois, énonçant une charte en huit points.
« C'est une charte indigne, une honte pour notre ville, où existe une tradition d'accueil qui a permis notamment que des immigrés polonais travaillent dans les mines », a dénoncé l'élu communiste David Noël, interrogé par l'AFP. « Personne ne leur a demandé de dépenser des euros pour construire un centre d'accueil à Hénin-Beaumont. Ils veulent juste gesticuler », a ajouté Marine Tondelier, élue EELV.
« C'est de notre part une réaction à une conférence de presse tenue il y a un an par la communauté d'agglomération qui, en guise de provocation, a menacé d'installer des migrants dans un de ses locaux, situé à Hénin-Beaumont », a assuré Bruno Bilde, adjoint aux relations publiques. Celui-ci a également assumé la vocation « symbolique » de la motion, car « le problème numéro 1 dans les prochaines années en France va être l'immigration ».
La motion « Ma commune sans migrants » a également été votée par les conseils municipaux de plusieurs communes, notamment Fréjus (Var) et Beaucaire (Gard).