Face aux violences, des profs d’Aubervilliers désespèrent: «Je ne sais plus qui je peux sauver»
Fin novembre, dans une lettre poignante, les personnels d’un lycée d’Aubervilliers listaient les violences perpétrées aux abords de leur établissement. Leur cri a fait le tour des médias. Depuis, rien ou presque. À l’émotion provoquée notamment par la mort de deux jeunes a succédé la colère.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
ÀÀ Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les personnels du lycée d’Alembert savent ce qui les attend après les vacances de Noël : un « audit de vie scolaire ». À ce stade, c’est l’unique réponse du rectorat à leur courrier dramatique de fin novembre, cri d’alerte d’une crudité rare qui a fait le tour des médias. Sur deux pages rédigées à chaud après la mort d’un de leurs élèves (Djadje, poignardé en bas de chez lui) et de Kewi (15 ans, tué après avoir séché les cours), ces enseignants ou conseillers d’éducation détaillaient une litanie d’actes de violence gravissimes perpétrés, « rien qu’en 2019 », aux abords de leur établissement : lynchages, viols, agressions au couteau, etc.