La liberté de la presse connaît de graves reculs en France
Avec des médias contrôlés par quelques milliardaires, la France, mal placée dans le classement établi par Reporters sans frontières, a peu de raisons de célébrer, ce mardi, la Journée mondiale de la liberté de la presse. De plus, une nouvelle menace se profile avec Patrick Drahi piétinant ce qui devrait être un principe démocratique majeur : la neutralité du Net.
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Pour ce qui la concerne, la France sera bien peu légitime à commémorer ce 3 mai la Journée mondiale de la liberté de la presse que les Nations unies organisent chaque année à cette date, depuis une décision prise le 20 décembre 1993 dans le prolongement de la « Déclaration de Windhoek », adoptée deux ans plus tôt, à l’issue d’un séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante organisé à Windhoek (Namibie). Pour une cascade de raisons déjà connues : parce que notre pays ne cesse de reculer au classement mondial établi dans ce domaine par Reporters sans frontières (RSF) ; parce que les principaux journaux et télévisions sont presque tous tombés dans l’escarcelle de quelques milliardaires. Et puis pour une raison plus récente et qui n’a quasiment pas été relevée : l’intégration par l’un de ces milliardaires, Patrick Drahi, de tous les journaux acquis par lui au sein de l’opérateur téléphonique SFR, qui est aussi sa propriété, constitue une remise en cause gravissime de la neutralité du Net, et fait peser de très lourdes menaces sur le pluralisme de la presse numérique.
Après quelque 150 projections-débats dans des cinémas partout en France, « Media Crash » est désormais disponible sur Mediapart, avec des bonus. Le film a suscité l’inquiétude des dizaines de milliers de spectateurs qui l’ont déjà vu, face à la mainmise sur l’information de quelques propriétaires milliardaires, aux censures qu’il révèle et à la fin annoncée de la redevance.
par
Valentine Oberti
et Luc Hermann (Premières lignes)
Human Rights Watch a analysé durant deux ans 164 outils numériques destinés aux élèves de 49 pays durant la pandémie afin qu’ils puissent continuer à suivre leurs cours. 89 % « surveillaient les enfants, secrètement et sans le consentement de leurs parents ».
L’écrivain péruvien de 86 ans, entré à l’Académie française en fin d’année dernière, vient de déclarer sa préférence pour Bolsonaro face à Lula. Cette nouvelle prise de position politique reflète un parcours intellectuel de plus en plus contesté, marqué par des soutiens à des figures d’extrême droite en Amérique mais aussi de la droite dure en Espagne. Une enquête du n° 20 de la « Revue du Crieur », disponible en librairie.
Les élections législatives fourmillent de cas de « parachutages ». Volontiers dénoncés, sont-ils si choquants ? La pratique, parfois assumée, n’a pas toujours été mal vue par le passé. Si elle reste sulfureuse, c’est à cause des failles de la représentation dont elle est le symptôme.
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