Si l’hôpital public est malade, la psychiatrie semble encore plus mal en point. Le Vinatier, premier hôpital psychiatrique de France, installé en banlieue lyonnaise à Bron, est en l’occurrence un thermomètre parfait du malaise. Le personnel s’est mis en grève lundi 3 avril pour protester contre la dégradation des conditions de prise en charge des patients. Une mobilisation sans précédent, puisqu’elle réunit bien au-delà des cercles syndicaux traditionnels et jusqu’aux médecins, qui se sont fendus en février dernier d’un appel signé par 166 professionnels, soit la quasi-totalité des médecins et psychiatres de l’hôpital, dont la présidente de la communauté médicale d’établissement, ainsi que la plupart des chefs de service. « Nous exprimons notre très grande inquiétude sur l’avenir des missions de la psychiatrie publique, nos craintes à pouvoir maintenir des soins de qualité et de proximité dans les dispositifs de secteur et à prendre en charge les populations les plus démunies. (…) Où se situe donc le curseur du tolérable ? Est-il possible d’aller plus loin dans cette voie au point de finir exsangue ? », interrogent les médecins du Vinatier.
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