Uzodinma Iweala, la langue désarmante d’un enfant-soldat
Rentrée littéraire. Jeune écrivain américain d'origine nigériane, Uzodinma Iweala s'est glissé dans la peau d'un enfant soldat d'un pays africain indéterminé. Brillamment traduit par Alain Mabanckou, Bêtes sans patrie, son premier roman qui sort à la fin du mois, est l'une des révélations de la rentrée.
Ce texte, je l'ai d'abord entendu. Dans un anglais à la fois enfantin et violent, rudimentaire, inquiétant. Le témoignage d'un enfant soldat dans un pays d'Afrique, sans qu'on sache exactement lequel. Le chorégraphe Alain Platel s'était emparé de ce Beasts of no nation, premier roman d'un jeune écrivain américain d'origine nigériane, pour en faire le support de Nine Fingers, un spectacle conçu avec la danseuse Fumiyo Ikeda, interprète de Pina Bausch, et le performer Benjamin Verdonck. Un spectacle rude, déconcertant et qui laisse des traces, un an et demi après l'avoir vu au théâtre des Abesses. Il vient juste d'être repris quelques jours dans le cadre du festival d'Avignon.