Le premier « choc » date du 17 juin 1984. Aux élections européennes un ovni, surgi de nulle part, obtient presque 11 % en France. En 1981, Jean-Marie Le Pen (0,74 % en 1974 !) n’avait pas pu se présenter, faute de parrainages. Et soudain son parti, qui avait créé une sensation locale à Dreux aux municipales de 83, réalise des scores incroyables : 21 % à Perpignan, 17 à 22 % dans les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var. À Marseille, la ville de Gaston Deferre ministre de l’intérieur, le FN à 21 % bat (déjà) la liste Jospin (18 %). À Paris, le VIIIe arrondissement (bourgeois) vote à 18,7 % pour l’ovni d’extrême droite, et le XXe (populaire) à 17,8 %… Tout y est déjà, mais pas sur tout le territoire, notamment pas dans les campagnes.
Régionales 2015, vote sous état d'urgence Analyse
Régionales: le «choc» des amnésiques
« Le choc ». Un même mot à la une du Figaro et du journal L’Humanité, ce lundi matin. Il résume l’état de sidération de la droite et de la gauche devant le score ahurissant de l’extrême droite aux régionales. Il révèle aussi, et surtout, leur déphasage intégral. Ce « choc » n’est pas nouveau. Il prospère depuis trente ans.
8 décembre 2015 à 08h04