A l'agonie, les sciences sociales contre-attaquent
Les sciences sociales vont-elles disparaître ? C'est le risque pointé par un manifeste, La connaissance libère, qui paraît ce jeudi. Contre la mise au pas, l’invisibilisation ou la précarisation du travail des chercheurs, les signataires espèrent un sursaut qui bouleverserait les habitudes, les pratiques et les modes d’intervention.
Il y avait eu, à l’automne, la parution des trois volumes de l’EHESS, Faire des sciences sociales, qui espéraient « provoquer des discussions politiques qui n’ont pas lieu actuellement et nourrir l’imagination politique collective ». Il y avait eu, au printemps, le lancement de la revueSocio, sous l’égide du sociologue Michel Wieviorka affirmant que « pour se penser elles-mêmes et, dans le monde actuel, pour transformer la crise en débats et en conflits institutionnalisables d’où sortiront les réponses nécessaires, nos sociétés ont en réalité le plus grand besoin de l’apport des sciences sociales ».