Cette fois, Emmanuel Besnier est sorti de l'ombre bravement. Le PDG de Lactalis, l'industriel le moins photographié, le plus silencieux, véritable homme invisible, et pourtant 8e fortune française selon la revue Forbes, a ouvert la porte de son bureau au Journal du dimanche, comme Liliane Bettencourt en son temps, pour un acte de contrition complètement inattendu. Vendredi encore, il s'était rendu à Bercy pour s’entretenir avec Bruno Le Maire de la contamination des laits maternisés de sa laiterie de Craon. Mais si discrètement qu’on ne l’avait pas vu. Ni avant, ni pendant le point presse du ministre. Alors que son groupe a tardé à prendre la mesure de l’une des pires crises sanitaires qu’il ait eu à gérer, Emmanuel Besnier explique au JDD qu'il veut désormais « comprendre ce qui s’est passé » : « C'est mon obsession », expose-t-il gravement. Il soutient qu'il n'y a « pas eu de manquements » de la part du groupe « sur les procédures », mais il reconnaît une déclaration fautive : « Il manquait cinq lots dans le premier fichier transmis à Bercy. »
Lactalis et ses fautes face aux salmonelles
Le PDG du géant laitier Emmanuel Besnier a discrètement rencontré Bruno Le Maire, vendredi. Il s’est engagé à réaliser les investissements nécessaires dans l’usine contaminée aux salmonelles à Craon. En juin 2016, le tribunal administratif de Nantes avait annulé l’autorisation préfectorale d’exploiter le site où d’importants travaux avaient été engagés sans attendre l’enquête publique.
14 janvier 2018 à 09h29