17 octobre 1961 : une mémoire à vif Entretien

17 octobre 1961 : la guerre d’Algérie en France est une « histoire encore en chantier »

Le 17 octobre 1961, sept ans après le début de la guerre d’Algérie, la police française réprime violemment des manifestants algériens pacifiques. Retour, 59 ans plus tard, sur une des pages les plus sombres de l’histoire française, un crime d’État longtemps nié, avec l’historienne Linda Amiri. 

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Le 17 octobre 1961, à quelques mois de la fin de la guerre d’Algérie, des dizaines de milliers d’Algériens – désignés selon la terminologie administrative de l’époque comme « Français musulmans d’Algérie » – étaient violemment réprimés à Paris. Ils manifestaient pacifiquement dans la capitale contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le préfet Maurice Papon sous les ordres du premier ministre Michel Debré. 

Officiellement, il n’y a eu que trois morts, alors que c’est la plus sanglante répression policière d’une manifestation pacifique dans l’histoire moderne de notre République. Des dizaines de manifestants – 300 selon des historiens – furent exécutés. Des milliers furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou refoulés en Algérie. 

Le 59e anniversaire du « 17 octobre 1961 » coïncide cette année avec l’entrée en vigueur à Paris ainsi que dans plusieurs autres villes françaises d’un couvre-feu pour endiguer la pandémie de coronavirus. Un télescopage qui interpelle l’historienne franco-algérienne Linda Amiri, maîtresse de conférences à l’université de Guyane et autrice de l’ouvrage Les fantômes du 17 octobre qui revient sur cette mémoire collective longtemps occultée, l’une des pages les plus sombres de l’histoire française.

« Le couvre-feu de 1961 a profondément marqué l’histoire de Paris et de sa proche banlieue parce qu’il a servi de prétexte à des violences policières à l’égard des Algériens. C’est surprenant que le gouvernement ait choisi cette date, remarque Linda Amiri. Historiquement, le  “couvre-feu” est une notion pluriséculaire. Depuis la guerre d’indépendance algérienne, il a toujours été réactivé pour des questions de maintien de l’ordre. Aujourd’hui, la nouveauté réside dans le motif : la sécurité sanitaire en contexte de pandémie. » 

Chaque 17 octobre, depuis quelques dizaines d'années, des manifestations commémoratives ont lieu un peu partout en France. Elles sont souvent l'initiative d’associations, de collectifs mémoriels, parfois de collectivités locales qui vont pour certaines jusqu’à apposer des plaques ou nommer des rues 17 octobre 1961, à l’image de la plaque installée par la mairie de Paris sur le pont Saint-Michel.

Plusieurs villes de la banlieue parisienne commémorent cette date tragique. Celle d’Aubervilliers le faisait depuis 2001 mais la nouvelle maire de la commune, passée à droite aux dernières élections municipales en juin, refuse cette année de la commémorer, arguant s'en tenir au strict calendrier des commémorations officielles, notamment la célébration de la fin de la guerre d’Algérie, le 19 mars 1962.

C’est bien tout le problème français. Il n’y a encore jamais eu au plus haut sommet de pleine reconnaissance de la République d’un « crime d’État ». En 2012, pour la première fois, un président français – François Hollande – avait rendu hommage à la mémoire des victimes et reconnu officiellement « une répression sanglante ». En 2018, après avoir été silencieux l’année de son accession au pouvoir et alors qu’il avait promis des « actes forts » pendant sa campagne, Emmanuel Macron lui a emboîté le pas, admettant « une répression violente ». Mais ils n’ont pas été plus loin que les mots, aucun acte fort n’a jamais été posé.

Entretien avec Linda Amiri.

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Trois semaines après le 17 octobre 1961, un graffiti « Ici, on noie les Algériens » dénonce le massacre. Effacé par les autorités, il ne reste de lui qu'un photo devenue iconique qui ne sera publiée que 24 ans après © Jean Texier

Dans votre ouvrage « Les fantômes du 17 octobre », vous racontez du point de vue des manifestants algériens cette manifestation organisée par la fédération de France du FLN (Front de libération nationale, chef de file du mouvement indépendantiste algérien) et sa violente répression. Que s’est-il exactement passé le 17 octobre 1961 à Paris ?

Le 17 octobre 1961, un massacre colonial a eu lieu à cinq mois du cessez-le-feu en Algérie. Ce soir-là, une foule d’hommes, de femmes et d’enfants algériens marche calmement en direction du centre de Paris. Le cortège défile le long des Grands Boulevards aux cris de « Vive l’indépendance », « Non au couvre-feu », « Libérez Ben Bella ». 

La suite est désormais historiquement bien établie : la police charge à divers endroits de la capitale sur des manifestants désarmés. S’il y a bien eu des morts par balle, il y a eu également de nombreuses victimes à périr sous les coups de matraque des policiers ou jetées à la Seine.

La répression du 17 octobre 1961 s’est doublée d’une gigantesque rafle : plus de 12 000 personnes furent arrêtées et environ 1 500 personnes furent expulsées vers l’Algérie. Dès la soirée du 17 octobre 1961, un mensonge d’État a été organisé autour du nombre de victimes : trois morts reconnus pour les 17 et 18 octobre. Cela a grandement contribué à rendre impossible de chiffrer le nombre de victimes. Le bilan est impossible à quantifier encore aujourd’hui, mais les derniers travaux des historiens permettent d’estimer à plusieurs dizaines le nombre de morts et des centaines de blessés.

La foule pacifique protestait contre le couvre-feu discriminatoire imposé quelques jours plus tôt par le préfet Maurice Papon, interdisant à tous les Algériens du département de la Seine de sortir la nuit entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin et de circuler à plusieurs le jour. Qu’est-ce qui a motivé ce couvre-feu ? 

Cette initiative à caractère discriminatoire visait à briser l’organisation politico-administrative de la Fédération de France du FLN en empêchant les militants de se réunir le soir ou de collecter les cotisations. 

Illustration 2
Linda Amiri © dr

Privés à nouveau de leur droit fondamental à circuler librement, les Algériens de France ont été réduits à une force de travail. Ils sont surtout devenus la proie facile de tous les revanchards de l’Algérie française, de tous ces policiers qui choisissent de se mettre en infraction avec les valeurs républicaines qu’ils sont censés défendre. 

Le 10 octobre 1961, la Fédération de France du FLN a décidé d’organiser la riposte en choisissant la voie pacifique. Pour la première fois de son histoire, alors même que les manifestations étaient interdites, elle a décidé d’organiser à Paris cette marche une semaine plus tard. Tous les Algériens, à l’exception des vieillards, chargés de garder les enfants en très bas âge, et des permanents dont l’éventuelle arrestation serait un risque trop important pour le comité fédéral, ont été appelés à manifester dans Paris. 

Les jours qui ont suivi, la fédération a prévu, en prévision des arrestations, une manifestation de protestation des femmes algériennes ainsi qu’une grève des commerçants et des écoliers. 

Comment expliquer l’intensité de la répression ? 

L’assimilation de l’immigré algérien au FLN cristallisait depuis plusieurs années la haine et les rancœurs de fonctionnaires de police métropolitains ou de militaires de retour d’Algérie. Si l’on peut expliquer la radicalisation des policiers par la recrudescence des attentats de la Fédération de France du FLN au cours des deux premiers semestres de l’année 1961, il n’en demeure pas moins qu’à l’image des militaires leur radicalisation était empreinte d’un racisme colonial. 

Rappelons que le « pogrom du 17 octobre 1961 » comme l’appelle l’historien Pierre Vidal-Naquet fut précédé par une ratonnade à Metz commise par des parachutistes français dans la nuit du 23 au 24 juillet 1961, qui a fait officiellement deux morts, dont un seul Algérien.

Violences gratuites, assassinats, chasses au faciès, étaient donc le quotidien d’une communauté qui servait de bouc émissaire à ceux qui rejetaient l’indépendance de l’Algérie pourtant plus qu’inéluctable, à ceux aussi qui voulaient se venger de la mort d’un collègue ou d’un proche. Face à une telle situation, les militants du Front de libération nationale étaient désemparés et réclamaient dès le mois de septembre que la direction de la Fédération de France fasse quelque chose pour endiguer cette montée de violence. 

Officiellement, il n’y a eu que trois morts… Pourquoi la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 demeure-t-elle autant un déni et un tabou pour l’État français ? Ce n’est qu’en 2012 qu’un président a reconnu pour la première fois « une répression sanglante »...

Les mémoires de la guerre d’indépendance algérienne continuent à peser sur le vivre-ensemble parce qu’aucune femme, aucun homme politique n’est capable de dépasser les chapelles. La guerre d’indépendance algérienne a été menée contre le colonialisme français et non contre le peuple français. Quand notre société aura admis cela, on pourra enfin avancer. 

En 2020, le déni est néanmoins à relativiser, même si pour l’heure l’État français n’a pas reconnu officiellement les faits et sa part de responsabilité. Plusieurs rues et ponts de France rendent hommage aux victimes algériennes de ce massacre colonial, la justice s’est également prononcée lors du procès qui opposa Jean-Luc Einaudi à Maurice Papon. Mais ce retour de mémoire a été long…

Comment la recherche s’en est-elle saisie ? 

Jusqu’aux années 1980, l’intérêt des historiens pour l’étude des faits migratoires portait essentiellement sur les « migrations intérieures » et l’émigration française sous l’Ancien Régime (persécution des huguenots) ou la Révolution française (émigration des nobles lors de la Terreur). L’intérêt pour l’histoire de l’immigration européenne et extra-européenne est né du contexte politique particulier des années 1980. 

La percée de l’extrême droite aux élections législatives et municipales de 1983 a fait prendre conscience aux historiens de la nécessité qu’il y a à se pencher sur l’histoire de l’immigration. Pour Gérard Noiriel, cet intérêt s’explique avant tout par le fait que « le Front national cherchait à présenter l’immigration comme un problème nouveau pour la société française, tout en réactivant le thème des “racines” comme fondement du sentiment d’appartenance et de la loyauté à la nation ».

Les travaux des historiens Pierre Milza, Gérard Noiriel, Janine Ponty, Ralph Schor, Benjamin Stora ou encore Patrick Veil publiés au cours des années 1980 ont contribué à décloisonner l’histoire de l’immigration et à démontrer l’irrecevabilité du discours lepéniste.  

Dans le même temps, une immigration focalise particulièrement l’attention des médias et des politiques, il s’agit de l’immigration maghrébine. Les crimes racistes dont elle est victime au cours des années 1970 et 1980 agissent comme une caisse de résonance à la guerre d’indépendance algérienne. 

Ce « transfert de mémoire » évoqué par l’historien Benjamin Stora a pour conséquence une connexion directe entre l’histoire de cette immigration algérienne et ce conflit, quand bien même sa présence en France remonte au début du XXe siècle. Longtemps ignorée, l’histoire de l’immigration algérienne devient un objet de recherches au moment même où les enfants nés pendant la guerre revendiquent leur appartenance à la société française. 

Ce n’est pas un hasard si, en marge de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, les jeunes marcheurs revendiquent une reconnaissance officielle de la répression policière des manifestations algériennes du 17 octobre 1961. Dès les années 1980, des travaux historiques et des mémoires de militants FLN sont publiés.  

Les recherches sur la guerre d’indépendance algérienne n’ont jamais cessé, l’ouverture des archives au début des années 2000 a permis un renouvellement de l’historiographie de ce conflit ; outre mes travaux, il faut aussi citer ceux d’Emmanuel Blanchard, de Jim House et Neil MacMaster. Néanmoins, l’étude du front métropolitain de la guerre d’indépendance algérienne est aujourd’hui encore une histoire en chantier.

Vous avez publié en 2004 « La bataille de France, la guerre d’Algérie en métropole ». Pourquoi cet aspect de la guerre d’Algérie reste-t-il considéré comme secondaire par rapport à ce qui se produisait en Algérie ? 

Parce qu’il s’agit d’un second front porté par des ouvriers sans armes et des « cols blancs » – des cadres de la Fédération de France du FLN – pour reprendre l’expression de certains militaires de l’ALN, l’Armée de libération nationale. Les mythes fondateurs de l’Algérie indépendante reposent sur les maquis, l’Armée de libération nationale… non sur des prolétaires immigrés.

Quelques mois avant le 17 octobre 1961, le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) élevait le 27 août la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) au rang de septième wilaya [région – ndlr]. L’émigration algérienne s’inscrit dans la stratégie générale du Front de libération nationale, lequel ambitionne de contrôler l’ensemble des Algériens, y compris ceux qui vivent hors de l’espace national. Dès l’année 1955, les fédérations du Maroc et de France sont conçues comme « des forces d’appui et de manœuvres efficaces du Front armé ».  

Cette nomination tardive mais inédite souligne le rôle important joué par la Fédération de France dans l’organisation frontiste à quelques mois des négociations d’Évian. Par son action multiforme, elle a su se rendre nécessaire au FLN tout en étendant ses prérogatives au-delà des frontières de la France métropolitaine, compte tenu de ses réseaux de soutien et de la présence d’une émigration algérienne en Belgique, en Suisse, en Sarre et en République fédérale d’Allemagne. 

En exportant son action dans ces pays, elle contribue également à internationaliser la cause du FLN et à la populariser auprès d’une élite européenne anticolonialiste. Par ailleurs, après 1958, sa puissance financière lui permet de venir en aide aux délégations extérieure du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne, bras armé politique du FLN) en Europe. 

Une autre lutte s’est déplacée sur le sol français : celle qui a opposé le FLN et son principal adversaire politique, le MNA, le Mouvement national algérien de Messali Hadj. Que vous ont livré les archives de la Fédération de France du FLN auxquelles vous avez eu accès ? 

Une guerre civile d’une violence inouïe, une révolution qui se noie dans les guerres d’ego et les luttes politiques autour de l’héritage messaliste. La traduction de ce que le révolutionnaire Pierre Victurnien Vergniaud disait : « Comme Saturne, la Révolution mange ses enfants. »

Le 17 octobre 1961 est une tragédie pour les Algériens de France. Est-ce aussi le cas en Algérie ? Comment ont réagi les autorités algériennes en 1961 ?

La répression a été dénoncée par le FLN mais les enjeux des négociations et du cessez-le-feu ont pris le dessus. La Fédération de France du FLN a cherché à compter ses morts et ses disparus, à panser ses plaies, mais le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne, bras armé politique du FLN) et l’ALN (Armée de libération nationale) regardaient déjà ailleurs, ils avaient les yeux rivés sur la ligne d’arrivée : l’après-indépendance.

Comment faire pour ne pas se laisser enfermer dans ses souffrances ?

L’éducation est essentielle. À ce propos, le collectif Raspouteam a réalisé il y a quelques années un très beau webdocumentaire, 17.10.1961, qui est toujours en ligne, et qui peut faire l’objet d’une belle séquence pédagogique au collège ou au lycée. Un manuel scolaire écrit à deux voix, par des historiens algériens et des historiens français, est un projet longtemps évoqué, hélas pas encore réalisé. 

On commémore le 17 octobre 1961 en pleine pandémie qui plonge le monde entier dans une grave et longue crise et à l’heure où déferlent en France les haines et les obsessions identitaires, notamment le venin islamophobe. Que vous inspire ce climat nauséabond ? 

J’ai été profondément choquée par la vidéo où des policiers, en bord de Seine, déclaraient : « Un bicot comme cela ça ne nage pas. » Cinquante-neuf ans après le 17 octobre 1961, on en est encore là. Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit pénal. J’ai parfois l’impression qu’on l’oublie trop souvent, c’est cela qui est inquiétant. Pour paraphraser Thelonious Monk, je dirais que « la nuit est toujours là, sinon nous n’aurions pas besoin de lumière ».

Que nous dit-il du rapport de la France à son passé colonial ? 

Qu’entendons-nous par « passé colonial » ou plutôt jusqu’à quand peut-on parler de passé colonial ? Est-ce que par exemple les événements de mai 1967 en Guadeloupe ou le complot de Noël 1974 en Guyane peuvent être inclus dans ce « passé colonial » ? La Nouvelle-Calédonie n’est-elle pas dans un processus de décolonisation ? Je reste toujours très surprise du peu de cas qui est fait de l’histoire contemporaine des territoires d’outre-mer. 

Pour revenir à votre question, l’imaginaire et les stéréotypes coloniaux doivent être déconstruits au regard des faits historiques : débattre par exemple de la place de statues controversées de cette époque dans l’espace public est un débat sain, quoi qu’en disent les historiens de garde.

Le passé colonial de la France est fait de déni des crimes coloniaux et de glorification de l’œuvre supposée civilisatrice. Tous nos ancêtres ne sont pas des Gaulois, et oui, l’idéal républicain s’est trahi dans les miasmes du colonialisme.

L’histoire coloniale est une histoire plurielle, complexe, qu’il s’agit d’aborder sur le temps long en incluant ses dimensions postcoloniales. Le chemin est encore long, je vous l’accorde, mais il ne faut pas désespérer.

Que faites-vous en Guyane ? 

J’ai été recrutée en 2015 en tant que maîtresse de conférences en histoire contemporaine. Depuis, j’ai créé la licence Histoire de la jeune université de Guyane, je l’ai coordonnée pendant trois ans avant d’être élue directrice en 2019 du laboratoire Migrations, Interculturalité et Éducation en Amazonie (MINEA), un laboratoire pluridisciplinaire qui compte le plus important effectif d’enseignants-chercheurs.  

J’enseigne l’histoire contemporaine et l’histoire des relations internationales et j’ai lancé un programme de recherche collectif (PCR) pluridisciplinaire intitulé « Implantation et développement des établissements pénitentiaires en Guyane 1850-1946 » qui conjugue histoire et archéologie.  

Parallèlement, j’ai créé aussi le séminaire « Histoire et patrimoine pénitentiaire de Guyane » (HPPG) en collaboration avec plusieurs laboratoires de métropole et des collègues guyanais du Patrimoine. Il s’agit de lancer et développer une dynamique de recherche sur l’histoire coloniale de la Guyane après l’abolition de l’esclavage en 1848. 

Je m’intéresse tout particulièrement aux transportés et relégués issus de l’empire colonial français, et des Algériens en particulier. La Guyane a joué, malgré elle, un rôle important dans l’échiquier répressif de l’État colonial et il a contribué à marginaliser ce territoire et ses habitants.   

Quelle est la situation sur place ? Vous êtes sous couvre-feu sanitaire depuis mars. Est-ce qu’il a été utile ?

Actuellement, nous sommes dans une période d’accalmie, la Guyane panse les plaies de la première vague, en particulier économiques, et les cas restent très minimes au regard de la métropole ; le couvre-feu a été très allégé depuis la rentrée. La Guyane va mieux, mais nous devons rester très vigilants. Les événements actuels tendent à laisser penser que oui, ce couvre-feu a été efficace, mais il ne fut pas sans difficulté.  

On a assisté à une intense mobilisation syndicale autour du collectif  « Mayouri Santé Guyane » ; parallèlement, les pouvoirs publics – préfecture, agence régionale de santé, collectivité territoriale de Guyane – ont dû agir dans l’urgence continuelle, passant d’une crise à l’autre – d’importantes inondations ont précédé le Covid-19 –, la fracture numérique a laissé de côté de très nombreux écoliers…

La crise a surtout mis en lumière la nécessité de construire enfin un centre hospitalier universitaire en Guyane. Eh oui, en Guyane on en est encore à réclamer des ponts, des routes... et des hôpitaux !

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