Désigner la fécondité des femmes africaines comme une entrave au développement du continent, c’est leur faire porter la responsabilité du sous-développement. Un contresens pour Françoise Vergès, auteur du Ventre des femmes.
InterrogéInterrogé sur la nécessité d'un plan Marshall pour l'Afrique lors du G20, le président Emmanuel Macron a répondu que « le défi de l’Afrique est civilisationnel ». « Dans un pays qui compte encore 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » Dans un entretien à L'Humanité, la politologue Françoise Vergès, auteur du Ventre des femmes, estime que désigner la fécondité des femmes africaines comme une entrave au développement du continent est un propos « directement lié à l'idéologie occidentale d'après-guerre qui attribue aux femmes du Tiers monde la responsabilité de la misère et du sous-développement, ce qui évidemment absout l'Occident ». « Traite et colonialisme – travail forcé, déplacement de populations, guerres, massacres – n'auraient donc eu aucune conséquence », poursuit-elle.