Au fil des cinquante années pendant lesquelles les projets d'aéroport ont successivement été lancés puis abandonnés, le bocage de Notre-Dame-des-Landes est devenu un habitat naturel privilégié pour les espèces protégées, en particulier grâce à la qualité de son eau.
Les études qui ont été conduites à la demande des promoteurs du projet n'ont relevé qu'une toute petite partie des mares et espèces présentes dans cette zone humide. Des naturalistes en lutte (voir aussi ici) ont donc entrepris de compléter cette étude. Étant donné leurs résultats, il semblerait raisonnable qu'une nouvelle étude plus précise et plus indépendante soit conduite. C'est le sens du courrier que la Société herpétologique de France a envoyé au ministre Philippe Martin le 3 février dernier.
Par ailleurs, le principe général des mesures compensatoires est discutable : peut-on compenser monétairement la destruction d'habitats naturels qui deviennent rares ? Que devient la protection des espèces s'il suffit de procéder à un rapide recensement et à quelques déplacements (à titre expérimental et sans suivi) pour s'affranchir des obligations légales ?
Au-delà de la lutte qui a lieu à Notre-Dame-des-Landes, ces logiques de compensation soulèvent de réels problèmes écologiques et juridiques. Comme l'écrit Dominique Méda à la fin du chapitre 9 de La Mystique de la croissance : « La valeur accordée à la nature ne peut se limiter à une estimation monétaire des services rendus ou des dégradations produites. Elle doit également pouvoir être reconnue et respectée hors de toute entreprise de monétarisation. »
La Parisienne Libérée : «Notre-Dame-des-Landes n'est pas compensable!»
Cette semaine, la Parisienne Libérée chante les espèces protégées de Notre-Dame-des-Landes.
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20 février 2014 à 14h40