Les commentateurs n'en attendaient pas grand-chose. Or la prestation télévisée du chef de l'État, jeudi soir, relève de l'événement. François Hollande a tourné la page de la gauche – le mot n'a pas été prononcé – et de ses engagements emblématiques – réforme politique, réforme sociale, droit de vote des étrangers –, pour égrener sur un mode comptable un programme centriste d'adaptation à la crise.
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DisonsDisons-le tout net. Rendre intéressante l’intervention présidentielle, jeudi soir sur France 2, relevait largement de la mission impossible. Un président dans une impopularité jamais connue sous la Cinquième République au bout de dix mois de mandat ; un taux de chômage au-dessus des 10 %, frôlant les records historiques de 1997 ; un pouvoir d’achat des Français en recul pour la première fois, au vu des statistiques du dernier trimestre 2012 ; une crise de l’Europe et de l’euro sans précédent, avec un État membre, Chypre, dont l’économie explose et un autre État membre, l’Italie, sans gouvernement et dans une impasse politique durable.