Plus de deux ans après la vague de révélations d’affaires d’abus sexuels en France, l’Église catholique tarde à mettre en place des sanctions et des mesures concrètes. Alors qu’un prêtre appelle à la démission du cardinal Barbarin, les évêques ayant couvert des clercs demeurent intouchables.
Daphné Gastaldi, Mathieu Martiniere et Mathieu Périsse (We Report)
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« Nemo« Nemo malus nisi probetur» : « Personne n’est mauvais jusqu’à ce qu’on le prouve ». Dimanche 26 août, dans l’avion qui le ramène de Dublin, où il vient d’implorer « le pardon du Seigneur » pour les agressions sexuelles commises en Irlande par des prêtres catholiques, le pape François défend le cardinal Barbarin à coups de locutions latines. Le souverain pontife répond à la journaliste du Monde Cécile Chambraud, qui l’interroge sur une pétition en ligne en faveur de la démission de l’archevêque de Lyon. En une semaine, l’appel a déjà recueilli près de 100 000 signatures. « Tant de fois, il y a la tentation, non pas seulement de mener l'enquête, mais de publier une enquête et dire que tel ou tel est coupable. Certains médias commencent ainsi à créer une atmosphère de culpabilité », précise le pape. Le message est clair : Rome ne lâche pas le primat des Gaules.