Paris a vécu dimanche un défilé d'une ampleur historique avec quelque 1,5 million de manifestants. Dans la foule, des angoisses, de l'espoir, et beaucoup de dignité.
Plus d'un million et demi de personnes ont manifesté à Paris après les attentats survenus mercredi contre Charlie Hebdo puis vendredi contre un supermarché casher de la porte de Vincennes. Le photographe Thomas Haley était place de la République puis a tenté de se frayer un chemin dans cette marée humaine.
L'immense manifestation en mémoire des victimes des attentats de Paris marque un tournant du quinquennat. Et pose de nombreuses questions. À commencer par les enseignements politiques qu'en tirera le président de la République, dont le premier ministre parle déjà de « guerre contre le terrorisme ».
François Hollande a défilé dimanche au côté d'Ali Bongo, de Viktor Orban, du premier ministre turc, des ministres russes, algériens, égyptiens ou encore des Émirats arabes unis. Une galerie d’affreux, ennemis de la liberté de la presse.
Oubliant durant quelques heures leurs divergences politiques, les ténors de la droite ont joué le jeu de l'union nationale avec le PS lors du rassemblement parisien de ce dimanche. Cette communion peut-elle survivre à la journée de manifestation ? Ils n'en sont pas tous convaincus… Nicolas Sarkozy a donné le “la” à ses troupes, lundi matin.
Que l'on accepte ou pas l'idée que l'attentat contre Charlie Hebdo est « un 11-Septembre français », il n'est pas inutile de revenir sur les conséquences néfastes qu'ont eues, aux États-Unis et dans le monde, les décisions prises par l'administration Bush dans un climat de crainte : lois antiterroristes, guerres et union nationale forcée.
Dessinons ! Mediapart et La Revue dessinée se sont rassemblés pour vous proposer à partir de ce 10 janvier une opération spéciale. Plus de quarante dessinateurs rendent hommage à toutes les victimes des attentats de Paris, de l'attaque du journal Charlie Hebdo, mercredi, à l'attentat antisémite de la Porte de Vincennes, vendredi. Des dessins par dizaines, donc, pour s'indigner, honorer, espérer, construire. Merci à tous les participants.
Renvoyé à sa marginalisation, le parti a repris sa dénonciation d’un supposé « système UMPS » et n’a eu de cesse de lier, plus ou moins explicitement, terrorisme et immigration. Sur les réseaux sociaux, une partie du Front national et l’extrême droite la plus radicale ont relayé les mêmes amalgames et arguments. Récit.
Le premier ministre israélien utilise les attentats de Paris pour exporter sa vision d'une guerre contre l’ensemble des forces à référence islamique, qu’il associe de manière indifférenciée, même si le Hezbollah et le Hamas ont condamné les attentats.
Deux bonnes raisons de manifester dimanche : pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour nous tous. Pour alimenter ce réveil civique contre le terrorisme d'abord, mais aussi contre les incendiaires. Nul besoin pour cela de se plier à « l'union sacrée » voulue par le pouvoir. Bien au contraire.
L'agression contre un jeune couple juif à Créteil exprime les tensions d'une France de plus en plus intolérante. Notre pays est-il touché par une vague d'antisémitisme ? Les statistiques montrent une fréquence accrue des actes antisémites, mais l'opinion ne manifeste pas un tel mouvement.
L’apparition d’Amedy Coulibaly dans les attaques de Montrouge et de la porte de Vincennes, après le massacre de Charlie Hebdo, prouve l’implication d’un groupe structuré qui va au-delà des frères Kouachi, selon les documents obtenus par Mediapart.
Depuis la publication des fameuses caricatures de Mahomet en février 2006, l'hebdomadaire était la cible de critiques pour ses propos et ses caricatures consacrés à l'islam. Ses journalistes se sont toujours défendus de tout racisme, rappelant qu'ils s'en prenaient à toutes les religions.
Les deux suspects dans l'attentat contre Charlie Hebdo ont été tués vendredi en Seine-et-Marne. Porte de Vincennes à Paris, le preneur d'otages dans un supermarché casher, lié aux frères Kouachi et auteur présumé de la fusillade à Montrouge, a également été tué. Il y a quatre morts en plus du preneur d'otages.
Le massacre est sans précédent. Les assassins de l'esprit qui ont ciblé Charlie Hebdo s'en sont pris au cœur de ce qui constitue la démocratie, la liberté de la presse et, au-delà, nos libertés individuelles et collectives. Ses conséquences sont, à ce stade, incalculables.