Dossier Les affaires financières du Rassemblement national
Patrimoine des Le Pen, financement des campagnes électorales de 2012, affaire des assistants au parlement européen: le Rassemblement national ou ses dirigeants sont visés par plusieurs enquêtes judiciaires, ouvertes ces deux dernières années. Nos révélations et enquêtes sur ces affaires.
En grandes difficultés financières après les élections de 2017, le Rassemblement national a été sauvé par un prêt de 8 millions d’euros de Laurent Foucher, un homme d’affaires français très implanté en Afrique et proche de Claude Guéant. La somme a transité par une banque basée aux Émirats arabes unis. Des questions restent en suspens sur l’origine des fonds.
Le Rassemblement national finance sa campagne européenne grâce aux prêts de ses sympathisants, en proposant un taux attractif de 5 %. Un choix qui coûtera environ 200 000 euros au contribuable, puisque le RN compte intégrer les intérêts à ses dépenses de campagne remboursables par l’État.
Selon nos informations, le parquet de Perpignan a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons d’emploi fictif visant Mohamed Bellebou, ancien assistant du député frontiste Louis Aliot.
Après Marine Le Pen et l’eurodéputé Bruno Gollnisch, au tour de Louis Aliot de voir sa mise en examen, dans l’affaire des assistants parlementaires européens, requalifiée en « détournements de fonds publics ». Le député était convoqué ce jeudi par les juges d’instruction.
Marine Le Pen était convoquée ce vendredi par les juges dans l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de son parti au Parlement européen. Les juges ont aggravé sa mise en examen, requalifiée en « détournements de fonds publics ». Quinze personnes sont mises en examen.
Deux ans après l’ouverture d’une information judiciaire sur le financement des campagnes du Rassemblement national en 2014 et 2015, le parquet de Paris a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de deux proches de Marine Le Pen – Frédéric Chatillon et Jean-François Jalkh –, et de son microparti, Jeanne.
La justice européenne a confirmé, mardi 19 juin, que Marine Le Pen devait rembourser près de 300 000 euros réclamés par le Parlement européen, en raison de l’emploi de sa cheffe de cabinet comme assistante parlementaire. L’Office européen de lutte antifraude (OLAF) avait demandé, en juin 2016, le recouvrement de cette somme.
Pour sa campagne présidentielle, Marine Le Pen a fait appel à des sociétés appartenant à des cadres du Front national ou à leurs familles, selon des documents consultés par Mediapart. Certaines figurent parmi ses plus gros prestataires. Les sommes facturées, considérables, ont été remboursées par des fonds publics, comme c’est la règle.
Moins de trois mois après sa nomination, le président de la fondation européenne du FN démissionne. Dans une note interne, que Mediapart s’est procurée, Jean-Luc Schaffhauser dénonce une gestion financière verrouillée par un consultant proche de Marine Le Pen, dont il juge la rémunération « excessive ». Il l’accuse de lui avoir refusé l’accès aux comptes.
Mediapart a obtenu le contrat du prêt russe du FN, qui lève le voile sur certaines zones d’ombre de cette opération inédite. Mais le micmac judiciaire se poursuit : la banque prêteuse a fait faillite, son directeur est recherché pour détournements de fonds, et le prêt du FN a été plusieurs fois racheté, sans que l’on sache à qui il sera remboursé fin 2019.
Selon nos informations, le Parlement européen pourrait lancer mi-mars la procédure de recouvrement de dépenses du groupe auquel appartient le FN, certaines étant jugées « non conformes » et d’autres « déraisonnables », comme l’achat de 228 bouteilles de champagne. En tout, plus de 427 000 euros pourraient être réclamés au FN et à ses alliés à Strasbourg.
D’après nos informations, le Front national a été mis en examen le 30 novembre pour «complicité d’abus de confiance» et «recel d’abus de confiance» dans l’enquête sur les emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés.
Marine Le Pen ne l’a pas évoqué mercredi mais un autre compte a été clos par la Société générale : celui de l’eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser. L'élu, qui avait négocié le prêt russe du FN en 2014, est au cœur d’une enquête judiciaire depuis février 2016.
Banque historique du FN, la Société générale a demandé au parti de fermer tous ses comptes – ceux du siège comme ceux des fédérations –, d’après des informations recueillies par Mediapart et France Inter.
Mediapart a eu accès à des documents qui montrent « l'absence totale ou quasi totale » de travail au parlement d'une partie des collaborateurs d'eurodéputés FN « et, au contraire, un travail effectué au profit du Front national ». Révélations.
En pleine campagne présidentielle, le trésorier du Front national a été en discussion avec un homme d’affaires spécialisé dans le commerce d’or et de diamants pour obtenir – au moins – un prêt de cinq millions d'euros. L'objectif: financer la campagne de Marine Le Pen.
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