Plusieurs dizaines de milliers de « gilets jaunes » ont manifesté ce samedi sur tout le territoire en faveur du pouvoir d’achat. Le mouvement, déstructuré et protéiforme, a dépassé la seule protestation contre la hausse des taxes sur les carburants. Reportages à Toulouse, Reims et Paris.
La question du coût du transport, criante pour les travailleurs pauvres et la classe moyenne en milieu rural, nourrit la fronde des « gilets jaunes ». Dans l’Orne, en Normandie, le mécontentement est protéiforme, et dépasse de loin la simple taxe sur les carburants.
Les formations politiques de gauche ont fini par soutenir, peu ou prou, les actions contre la hausse du diesel. À l’exception d’Europe Écologie-Les Verts. Mais, face à cette mobilisation hétéroclite, le malaise persiste, obligeant les organisations à renouveler leur logiciel idéologique.
Emmanuel Macron habille en vert des hausses de taxes qui ne constituent qu’un tour de vis fiscal supplémentaire pour les ménages. Le résultat est calamiteux : tout à la fois il ruine le consentement à l’impôt et prend le risque de rendre impopulaire l’indispensable transition écologique.
Le premier ministre a annoncé mercredi des mesures face à la fronde. Mais il manque un plan global : vouloir diminuer l’usage de la voiture sans développer les déplacements alternatifs ne sert à rien.
Emmanuel Macron se trouve pour la première fois confronté à un mouvement citoyen spontané. « Je ne changerai pas de cap », a-t-il répété mercredi. Depuis le début du quinquennat, le manque d’écoute du pouvoir, reconnu par le président lui-même, a nourri les colères.
Emmanuel Macron a de nouveau été interpellé jeudi 8 novembre sur la hausse des prix du carburant, alors que les partis de droite et d’extrême droite entendent bien tirer profit de la fronde contre la hausse des carburants. Même eux sont dépassés par une mobilisation protéiforme lancée sur les réseaux sociaux.
La mobilisation lancée à travers les réseaux sociaux pour le 17 novembre contre la hausse du carburant et la taxe associée décidée par le gouvernement incite les parlementaires LREM à défendre la cohérence de la politique en matière d’écologie. Certains reconnaissent cependant une faiblesse pour aller sur le terrain se confronter aux critiques.
En faisant de l’incitation fiscale le cœur de sa politique économique, le gouvernement se fracasse sur une réalité plus complexe. Les conséquences de la hausse du carburant seront désastreuses, y compris pour les politiques environnementales.
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