La seizième journée de mobilisation nationale des « gilets jaunes » a connu une légère baisse par rapport à la semaine précédente. Mais si l’appel à manifester a rassemblé moins de monde que les samedis précédents, le mouvement continue d'être présent sur tout le territoire.
Comme partout en France, le mouvement des « gilets jaunes » se poursuit en Ille-et-Vilaine, terre de centre-gauche, où Emmanuel Macron et sa majorité l’avaient largement emporté en 2017. Deux ans plus tard, la déception est lourde dans le département. Pourtant, aucune opposition ne semble en mesure d’en profiter.
Membre des gilets jaunes d’Avignon Nord, Abdel Zahiri, militant pro-palestinien, a été condamné le 17 janvier à 4 mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour une menace envers un policier. Pour les gilets jaunes du Vaucluse, il est devenu un « prisonnier politique ». Récit d’un parcours du NPA vers les gilets jaunes.
Au terme d’une mission conduite en France, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a recommandé la « suspension » de l’usage du lanceur de balles de défense (LBD) lors des manifestations. Cette décision ouvre la voie à une nouvelle saisine de la Cour européenne des droits de l’homme.
À la veille des cent jours du mouvement, les rassemblements de « gilets jaunes » ont été nombreux dans toute la France et se sont majoritairement déroulés dans le calme. Le ministère de l'intérieur a comptabilisé une participation en hausse par rapport à la semaine dernière.
Le mouvement des « gilets jaunes » dans le bassin minier du Pas-de-Calais s’est arrêté fin décembre. Dans ce territoire qui compte quatre députés d’extrême droite et une municipalité RN à Hénin-Beaumont, le soutien bruyant apporté par ces élus a éloigné des militants de la première heure. Reportage.
Le mouvement des « gilets jaunes » est accusé de complaisance envers l’antisémitisme. L’essentiel des cas documentés montre pourtant que le ménage est fait de l’intérieur.
Haine absolue de l’Autre, l’antisémitisme n’est pas une variante du racisme mais son noyau dur. Toute complaisance, relativisme ou négligence envers ses manifestations ouvre la voie à la hiérarchie des humanités. Toute instrumentalisation politicienne de cette cause suprême l’affaiblit, au risque de la discréditer.
Pour la politologue Nonna Mayer, le mouvement des gilets jaunes n’est pas antisémite en soi, mais se prête plus que d’autres à une instrumentalisation, car il s’agit d’une mobilisation contre les élites, traditionnellement associées aux juifs dans les préjugés antisémites.
Pour la quatorzième semaine consécutive, des « gilets jaunes » ont défilé dans des dizaines de villes en France. La journée a été marquée par moins de heurts. Pourtant, après trois mois de contestation, aucune porte de sortie ne s’entrouvre.
Entrés plus tard dans le mouvement, les « gilets jaunes » d’Île-de-France sont ces dernières semaines en pleine ébullition et, en faisant converger des luttes jusque-là très isolées et localisées. Du blocage de Rungis à l’intrusion sur le site d’Amazon, les actions coups de poing se sont multipliées, mais leur coordination reste complexe.
Trois rapporteurs des Nations unies s’inquiètent de la répression, policière et judiciaire, dont fait l’objet le mouvement des « gilets jaunes ». Ils appellent « la France à repenser ses politiques en matière de maintien de l’ordre ». Les eurodéputés ont voté une résolution condamnant « le recours à des interventions violentes et disproportionnées par les autorités publiques ».
Sébastien Maillet, le gilet jaune qui a eu la main arrachée par une grenade explosive GLI F4 devant l’Assemblée samedi 9 février, lors de l’acte XIII de la mobilisation, livre son récit à Mediapart. Son avocat s’apprête à déposer plainte.
Un manifestant a eu la main arrachée par une grenade, samedi à Paris, en dépit des appels à l’interdiction de cette arme qui a déjà fait plusieurs blessés graves.
Alors qu’en cet acte XIII des milliers de « gilets jaunes » ont une nouvelle fois défilé un peu partout en France, Christophe Castaner a dénoncé « des personnes qui cherchent au fond à nuire à nos forces, à nuire à nos institutions ». Des affrontements ont eu lieu notamment à Paris, Bordeaux, Toulouse et Rennes.
Après douze semaines de mobilisation, Toulouse s’est affirmée comme l’une des places fortes des gilets jaunes. La colère populaire, profonde, qui s’y exprime chaque samedi, débarque de toute la région et prospère sur un terreau frondeur historique et des rituels mouvementistes bien rodés. Elle s’alimente aussi du constat amer de la déconnexion des élus et de la brutale répression policière.
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