La rencontre mardi entre le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio et des « gilets jaunes » a viré à la crise diplomatique avec Paris, à l’approche des européennes. Elle a aussi braqué des figures du mouvement social français. Sur le fond, des convergences existent entre les Cinq Étoiles et les gilets jaunes.
Des récupérations du mouvement des gilets jaunes français se sont multipliées en Allemagne, à gauche comme à l’extrême droite. Mais la solidité des syndicats et l’organisation fédérale du pays limitent les possibilités d’une véritable greffe du mouvement outre-Rhin.
Acte XII, pour le douzième samedi. Les « gilets jaunes » se sont à nouveau mobilisés dans plusieurs villes de France. À Paris, une marche blanche était dédiée aux manifestants blessés, avec pour revendication l’interdiction des armes type LBD (lanceur de balle de défense) et grenades, à l’origine des mutilations des victimes.
Ce samedi 2 février n’a pas fait exception : le mouvement des gilets jaunes, qui inquiète un pouvoir aux abois et ses relais dans l’opinion que sont souvent les moyens d’information, fait l’objet d'une couverture qui « jivarise » tout ce qui bouge.
En Grèce, Italie et Espagne, les années d’austérité ont vu émerger, puis parfois retomber, des mouvements sociaux et des forces politiques. La mobilisation français y suscite de la curiosité, parfois de l’empathie et de la fascination, mais aussi de la méfiance.
Un rapport de police transmis au ministère de l’intérieur confirme qu’un policier membre d’une compagnie de sécurisation a bien fait usage de son lanceur de balles de défense « au moment de la blessure » de Jérôme Rodrigues, place de la Bastille. Le ministre de l’intérieur et son secrétaire d’État ont contesté les faits durant plusieurs jours.
À Besançon, un neurochirurgien dénonce la gravité des blessures occasionnées par les armes des forces de l’ordre. Mais sa démarche est isolée, le corps médical reste prudent. Plusieurs études menées par des médecins américains démontrent que la dangerosité des armes non létales est sous-estimée.
Les articles les plus polémiques, dont celui sur l'interdiction administrative de manifester pour des individus suspectés de violences, ont été votés par une majorité de députés à peine fragmentée par l'enjeu démocratique. Les gauches ont lutté pied à pied pour supprimer ces dispositions. En vain.
Retrouvez notre émission spéciale en direct de Commercy (Meuse), où 75 délégations de « gilets jaunes » de toute la France se sont réunies ce week-end. Sous la neige, de la cabane au café, nos journalistes François Bonnet et Mathilde Goanec, ainsi que les universitaires Stathis Kouvélakis et Raphaël Challier, ont interrogé les organisateurs de l’événement sur leurs revendications et la structuration du mouvement.
Dans la commune de la Meuse, 75 délégations de gilets jaunes se sont retrouvées ce week-end pour débattre des suites à donner au mouvement. Au menu, échanges d’expérience et débats animés sur une possible structuration du mouvement.
Pour le philosophe italien Antonio Negri, les gilets jaunes s’inscrivent dans une mouvance que l’on observe, en Europe et dans le monde, depuis 2011, d'Occupy Wall Street à la révolution tunisienne. « On est au bord d’une transformation mondiale », explique le théoricien de la « multitude ».
Nos principaux articles pour comprendre les «gilets jaunes»
Trahisons et tiraillements ont davantage affaibli le mouvement des gilets jaunes blésois que les propositions du président de la République. Mais l’évacuation préfectorale du rond-point de la Patte d’Oie, à l'entrée du chef-lieu du Loir-et-Cher, leur a permis de se réinventer. Récit des solidarités et des évolutions d’une mobilisation singulière, nationalement comme localement.
Né sur les réseaux sociaux, le mouvement des « gilets jaunes » bouscule le pouvoir. Plusieurs universitaires et écrivains apportent leur éclairage à cette mobilisation citoyenne sans précédent. Entretiens avec Sophie Wahnich, Arno Bertina, Danielle Tartakowsky, Eric Hazan, Alain Bertho, Leslie Kaplan et David Graeber.
La « marche pour la République » initiée par les « foulards rouges » a défilé dans le calme entre Nation et Bastille, pour refuser que la démocratie et la représentation populaire ne soient « confisquées » par les gilets jaunes. Le cortège a regroupé quelque 10 000 personnes selon la préfecture de police de Paris.
Dans le cadre du grand débat, le député Jean-Baptiste Djebbari, de La République en marche, a organisé deux réunions dans sa circonscription, qui posent question quant à la neutralité de l'exercice. Il a été confronté à une avalanche de demandes d'avancées sociales, de justice fiscale et de démocratie directe.
Les ronds-points vus par les penseurs : c’est à une tentative d’analyse à chaud de la mobilisation des « gilets jaunes » que se prêtent quinze chercheurs dans Le fond de l’air est jaune, paru ce jeudi au Seuil. Mediapart propose à la lecture l’introduction de ce recueil de textes, lesquels aident à saisir la force d’un mouvement qui est parvenu, comme rarement au cours de la décennie, à imposer au centre du débat la question de la justice sociale.
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