Au premier jour de l’expérimentation des « caméras piétons », un policier en civil a blessé l’un des animateurs des gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, place de la Bastille.
Malgré une mobilisation en baisse, notamment à Paris, l’acte XI du mouvement a encore mobilisé localement plusieurs milliers de gilets jaunes dans de nombreuses villes, comme à Bordeaux, Marseille, Lyon, Nantes… Les manifestations ont souvent été marquées par des affrontements avec les forces de l'ordre en fin de journée.
Une « controverse publique » avec des gilets jaunes s’est tenue jeudi soir à Foix, en Ariège, autour du référendum d'initiative citoyenne (RIC). Proposée par une députée insoumise, la rencontre a surtout donné à voir la volonté d'auto-organisation et la défiance intactes du mouvement face au pouvoir.
Le ministre de l’intérieur a choisi d’équiper les policiers de « caméras-piétons » afin de poursuivre l’utilisation des lanceurs de balles de défense. À l’exception des hôpitaux de Paris, l’opacité reste de mise sur le nombre réel de blessés accueillis par les services de santé.
À Toulon, Ninef Radjah, simple passant, s’est retrouvé en pleine opération de maintien de l’ordre lors d’une manifestation des « gilets jaunes », sur le port le 12 janvier. Visé à la tête par les forces de l'ordre, il a perdu son œil gauche.
Lors de son passage en commission des lois de l’Assemblée nationale, la proposition de loi LR, récupérée dans l’urgence par le gouvernement pour répondre au mouvement des « gilets jaunes », a été largement amendée. Les députés de la majorité ont supprimé la moitié des dispositions d’un texte jugé trop autoritaire. L’examen en séance est prévu mardi prochain.
Si la répression qui s’est abattue en France sur les gilets jaunes est sans précédent, certains pays européens connaissent depuis des années de fréquentes violences policières, qui sont souvent restées impunies. Tour d’horizon.
Faut-il sortir des ronds-points ? Comment survivre à l’engourdissement provoqué par le « grand débat » lancé par Emmanuel Macron ? Les « gilets jaunes » du Var tentent de jouer sur tous les fronts pour passer l’hiver, électrisés par les faits de violences policières à Toulon.
Le syndicat et l’organisation de défense des droits de l’homme estiment que l’usage des lanceurs de balles de défense constitue une violation des libertés fondamentales. Ils réclament son interdiction temporaire et assignent l’État en justice. Une procédure en urgence, inédite à quelques jours de l’« acte XI » de la mobilisation des « gilets jaunes ».
Entendu en commission des lois de l’Assemblée sur la reprise, pour le compte du gouvernement, d’une loi durcissant les conditions de manifestation votée par la droite sénatoriale, le ministre de l’intérieur a expliqué tranquillement qu’il avait besoin de cette loi pour des raisons politiques et pratiques.
Le mouvement des « gilets jaunes », surnommés « Yellow Vests » aux États-Unis, inspire la gauche américaine, qui y voit un écho à Occupy Wall Street. Il est aussi récupéré par des soutiens de Donald Trump et inquiète des voix libérales, promptes à dénoncer le « populisme ».
Pour son « grand débat », le président de la République renoue avec les codes et les promesses de sa campagne de 2017. L’exercice a surtout pour objectif « de faire descendre la pression ». Le renouveler a beau enthousiasmer ceux qui y avaient cru la première fois, tout laisse à penser qu’il conduira au même résultat.
En Seine-Saint-Denis, les « gilets jaunes », qui boycotteront la « mascarade » du débat organisé par le gouvernement, sont bien décidés à creuser leur propre sillon. Aussi longtemps qu’il le faudra.
Qu’elle vienne du pouvoir ou des manifestants, la violence est compliquée à justifier dans une société démocratique qui a fait le pari de régler les conflits par le dialogue et le jeu des élections. Mais quand plus personne ne veut jouer le jeu, la situation se grippe, et resurgit l’éternelle violence. Est-il possible de la défendre ?
Pas convaincus par le « grand débat » d’ Emmanuel Macron, plus de 80 000 « gilets jaunes » ont manifesté, samedi 19 janvier, pour l’« acte X » de leur mobilisation. Au cœur des protestations : les violences policières et les mutilations que provoquent les armes type LBD (lanceurs de balle de défense).
Mediapart a-t-il organisé une couverture biaisée du mouvement des gilets jaunes ? Avons-nous minimisé la présence de l’extrême droite, négligé ou sous-estimé la virulence anti-élites et anti-élus ? Retour et explications sur deux mois de travail, où nous avons d’abord voulu raconter l’inédit. Un inédit qui met à bas bon nombre de grilles de lecture classiques.
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