Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron (sur le « sens de l’effort ») et de Christophe Castaner (sur la liberté de manifester) n’ont pas découragé les « gilets jaunes », qui ont défilé à Paris et dans toute la France en nombre sensiblement à la hausse par rapport à la semaine dernière. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont également eu lieu sur les Champs-Élysées et dans plusieurs villes en région.
Dans cette petite ville de la Meuse, les « gilets jaunes » ont créé depuis deux mois une assemblée populaire et citoyenne. Le modèle fait école : le 26 janvier, une trentaine de délégations venues de toute la France se réuniront à Commercy. Reportage sur ce que certains gilets jaunes définissent comme un « municipalisme libertaire ».
Les « gilets jaunes » sont-ils un piège ou une bénédiction pour la gauche ? Soutien sans faille du mouvement, La France insoumise s’est sentie pousser des ailes, mais elle est bien incapable de prédire à qui bénéficiera cette mobilisation. Les autres partis politiques, du PCF à Génération·s, sont plus critiques, au risque d'être marginalisés.
La fracture entre les « gilets jaunes » et les médias traditionnels semble irrémédiable. Les journalistes, qui cachent parfois mal leur mépris face au mouvement, sont la cible d’injures, de menaces et parfois même de coups. Loin des plateaux et des studios classiques, un écosystème cohérent, accueillant pour les militants, a éclos sur les groupes Facebook.
Le mouvement des «gilets jaunes» a placé la critique des institutions de la Ve République au cœur de ses revendications. Entretiens avec trois chercheurs en science politique sur les causes profondes de ce phénomène, et les réponses envisagées.
Le 5 janvier, à Toulon, le commandant Didier Andrieux a frappé plusieurs fois des manifestants, au mépris des règles de maintien de l’ordre selon de nouvelles vidéos obtenues par Mediapart. Ce qui remet en cause la version défendue par son avocat.
La direction générale de la police nationale met en garde les donateurs de la « cagnotte des policiers » lancée à l'initiative du président de la région PACA Renaud Muselier. Les fonds seront redistribués par une amicale qui a un partenariat exclusif avec Alliance police nationale, syndicat classé à droite.
Lors des journées d’action des 8 et 15 décembre, la Direction générale de la santé a activé le dispositif SIVIC, normalement prévu pour les situations d’attentat afin d’assurer un suivi des victimes et aider à la recherche de personnes. Depuis mars 2018, ces données sont ouvertes aux agents du ministère de l’intérieur. « Le personnel de santé se transforme peu à peu en auxiliaire de police », dénonce l’Association des médecins urgentistes de France.
Quand on n’a pas de voiture, pas de permis, que le bus ne passe que dans 30 minutes, qu’une garde partagée contraint à faire 50 kilomètres pour amener l’enfant chez l’autre parent… tout est mille fois plus compliqué. Le photographe Vincent Jarousseau suit depuis deux ans plusieurs familles à Denain, dans le Nord, pour le Forum Vies Mobiles (voir ses précédents portfolios sur Mediapart). Aujourd’hui, récit d’un an dans la vie de Loïc, 34 ans, faite de multiples contraintes.
Les leaders des deux partis du gouvernement italien, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) et Luigi Di Maio (Cinq Étoiles), se sont exprimés lundi en faveur des « gilets jaunes » français. En ligne de mire : leur opposition à Emmanuel Macron, et la recherche de nouvelles alliances en vue des élections européennes.
Le premier ministre a annoncé, lundi 7 janvier, une aggravation de l’arsenal sécuritaire avec notamment une loi contre les casseurs et les manifestations non déclarées, ainsi qu’un ciblage préventif de manifestants supposés violents. Sans un mot sur les violences policières, ce choix répressif tourne le dos aux exigences démocratiques confusément portées par les gilets jaunes.
Rétifs à tout classement, difficiles à approcher, résolus à ne reconnaître aucun porte-parole, les « gilets jaunes » ont déstabilisé les journalistes, quand ils ne les ont pas tout à fait déboussolés. Travailler sur ce sujet n’est donc pas une tâche aisée pour les professionnels des médias.
Les gilets jaunes toulousains ont tenu leur troisième assemblée générale dimanche 6 janvier. Dans la ville qui s’affirme comme une place forte de la fronde, le mouvement se structure et veut s’élargir jusqu’à Commercy, dans la Meuse où l’appel à une coordination nationale a été lancé.
Quelques heures après l’acte VIII, les femmes « gilets jaunes » ont à nouveau défilé, dimanche 6 janvier, un peu partout en France, pour protester contre les violences policières et marquer leur place dans le mouvement. Mais aussi car elles sont « des travailleuses, moins bien payées que les hommes ».
Les gilets jaunes, c’est fini ! C’est en tout cas ce qu’exige le gouvernement qui, par la voix de son porte-parole, a qualifié « d’agitateurs qui veulent l’insurrection » ceux qui s’apprêtent à manifester ce week-end. Le pouvoir assume plus que jamais la violence policière.
La seconde interpellation d’Éric Drouet suscite de vives réactions. Depuis le début du mouvement, le pouvoir a choisi de multiplier les interpellations et a demandé « la plus grande fermeté ». Les dossiers judiciaires sont pourtant parfois vides.
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