L’introduction dans notre Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français serait un attentat contre la République, ruinant son principe d’égalité de tous les citoyens sans distinction d’origine. En portant ce projet, la présidence Hollande et le gouvernement Valls actent leur propre déchéance politique en signifiant leur ultime rupture avec le peuple de gauche.
Lundi soir sur TF1, le premier ministre n’a pas pu s’empêcher de se faire bravache : «Je ne suis pas là pour m’excuser.» Mais en moins de deux ans à Matignon, son bilan est celui de l’installation du FN au-dessus des 30%, de la montée du chômage et de la disparition de la gauche.
Le débat à l'Assemblée sur les réfugiés s’est transformé en un échange terne et souvent sans intérêt. Mais avec, toujours, l’ombre du Front national. Manuel Valls a menacé de renforcer les contrôles aux frontières.
Deux mois après le congrès de Poitiers, le parti socialiste continue son évolution vers le centrisme. Assumant une rupture stratégique définitive avec les partis de gauche, le premier ministre a tracé lors de son discours de clôture les contours d’un « rassemblement des progressistes ».
Au congrès du PS, le premier ministre a donné tous les gages pour satisfaire un parti très affaibli après trois ans d'exercice du pouvoir. Mais il n'a rien dit de sa feuille de route pour les deux ans à venir. François Hollande continue d'attendre son heure.
Les militants socialistes votent ce jeudi pour départager quatre motions en vue du congrès du PS de juin. La motion A, soutenue par Valls comme par Aubry, devrait arriver en tête. Mais les inflexions économiques qu'elle promet tiennent du vœu pieux.
Martine Aubry a largement inspiré le texte de la « motion A » soutenue par l'exécutif pour le prochain congrès de Poitiers, qui aura lieu début juin. Mais les principales inflexions sur la ligne économique, annoncées vendredi, n'ont pas passé le week-end.
Manuel Valls vole « en défense de l'esprit du 11 janvier ». Mais cet esprit s’est mué en une mêlée confuse, une danse macabre avec son cortège de masques grimaçants, de postures héroïques et de dénonciations. Et le tour de passe-passe s'opère: la restriction des libertés au nom de la défense de la liberté, les déclarations bellicistes au nom de la paix, une laïcité sacralisée et instrumentalisée. Décryptage.
L’action du gouvernement se donne à lire, non plus comme la rencontre raisonnée d’une délibération collective, mais comme une forme de pensée magique, tout entière vouée à convoquer par incantations l’unité de la gauche, l’inversion de la courbe du chômage, le retour de la croissance « aimée »… La vie politique de ce quinquennat se dévoile comme une gestion stratégique des attentes non satisfaites.
En dégainant son 49-3 pour faire voter la loi Macron, Manuel Valls cherche à afficher son autorité sur une majorité en capilotade, mais aussi sur l’exécutif, à mille lieues de l’esprit de compromis dont se prévaut François Hollande. Problème, son orientation reste minoritaire dans son camp.
Chef d'une majorité démoralisée, le premier ministre se prépare à une année mouvementée. En janvier, il défendra la contestée loi Macron. Il devra assumer deux défaites électorales annoncées. Et sa personne sera au cœur du congrès socialiste de juin. En attendant, l'ex-“Monsieur 5 %” de la primaire socialiste tente d'élargir son espace politique. Compliqué, alors que François Hollande est reparti en campagne.
Rien ne les sépare, paraît-il. Mais la polémique sur l’assurance-chomage a montré la première volonté de Valls de s’affranchir. Pendant ce temps, Hollande réfléchit à la façon de remonter la pente.
Le discours du premier ministre n'a pas dissuadé 32 socialistes de s'abstenir, trois fois plus qu'il y a cinq mois. Valls ne dispose plus que d'une majorité relative à l'Assemblée.
Il y eut le « pronunciamiento » du 2 avril contre Jean-Marc Ayrault, fruit d'une alliance Valls-Montebourg-Hamon. Voici le 18 Brumaire de Valls, se libérant du «deal» passé et imposant au chef de l'État le départ des rivaux et un nouveau gouvernement. Le 25 août, Manuel Valls a ainsi mis fin au quinquennat de François Hollande et à toute contestation du néolibéralisme.
Depuis le début de la guerre menée par Israël à Gaza, Manuel Valls a été le plus virulent pour dénoncer les manifestations de soutien aux Palestiniens organisées en France et pour condamner ce qu’il appelle un « nouvel antisémitisme ». Des propos conformes à ses déclarations des dernières années, mais qui détonnent avec ses engagements passés comme maire d’Évry.
Les cent premiers jours de Manuel Valls à Matignon révèlent de plus en plus clairement ce que François Hollande n’a pas voulu dire jusque-là : il a opté pour une alternance. Sans nouveau scrutin, sans nouvelle majorité, mais avec une autre assise idéologique que sa campagne de 2012.
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