Manuel Valls présente vendredi le bilan de sa politique migratoire. Le premier flic de France est aussi le ministre de l’immigration, de l’asile et de l’intégration. Alors qu'il y a urgence, des projets de loi dorment au ministère, en attendant les municipales. L'« apaisement » est devenu immobilisme.
Le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts dénonce les récents propos du ministre de l’intérieur sur la réforme pénale, les Roms, l’islam ou l’immigration et l’accuse d’être le « ministre de la police ». Il n'en défend pas moins la participation des écologistes au gouvernement, à la veille de l’ouverture des Journées d’été de son parti à Marseille.
À six mois des élections municipales, le défouloir anti-Rom est ouvert. Les élus de tous bords multiplient les propos haineux. Loin de calmer les choses, le ministre de l'intérieur répète à l'envi que cette population a « vocation » à retourner en Roumanie et que seule une minorité souhaite s'intégrer en France.
Après s'en être pris frontalement à la ministre de la justice dans un courrier au président de la République, Manuel Valls en déplacement à Marseille nie tout désaccord de fond avec sa collègue. Mais le message martelé reste ultra-sécuritaire : à l’égard des trafics de drogue, thème du jour, et envers les récidivistes.
L'un est président PS de la commission des lois de l'Assemblée. L'autre, proche de Jean-Luc Mélenchon, vient de publier un ouvrage sur la lutte contre la délinquance. Mediapart les a réunis pour faire le point sur la gauche et la sécurité. Et faire un premier bilan de Manuel Valls au ministère de l'intérieur.
« Maintenant, c'est le MJS qu'il faudrait dissoudre ». Lancée depuis sa chaise à La Rochelle, pendant le discours de Harlem Désir, la remarque du ministre de l'intérieur n'a pas fait rire les militants.
Les événements de Trappes ne font qu'entériner une évolution débutée avec la loi anti-niqab de 2010, alors votée avec le consentement du PS. Tandis que la droite se complaît dans les amalgames, la gauche se réfugie derrière la défense de l'ordre et d'une laïcité de fer.
Alors que Marie-George Buffet et le collectif Stop contrôle au faciès ont présenté mercredi une proposition de loi sur le sujet, l’application de la promesse n°30 de François Hollande fait l’objet d’une lutte au sein du gouvernement. Des voix sont nombreuses qui veulent imposer une réforme à Manuel Valls.
Séquence sécurité à Marseille, où Manuel Valls a annoncé lundi les « bons » résultats des forces de l'ordre avant d'aller soutenir la campagne de Patrick Mennucci. Le candidat PS comme le maire sortant Jean-Claude Gaudin entendent doubler la police municipale et multiplier les caméras.
Le ministre de l'intérieur a présenté lundi sa réforme des services de renseignement, dont la DCRI sort renforcée. Manuel Valls a reconnu qu'il pouvait « y avoir des pratiques qui sortent de la loi », mais il a renvoyé tout renforcement du contrôle de la DCRI à 2015.
Le ministère de l'intérieur avait été informé dès le mois d’octobre 2012 du projet de système de géolocalisation téléphonique baptisé “Pergame”. Ce programme a été activé quelques semaines après sans les autorisations légales requises, avant de fermer précipitamment le 11 janvier.
Baptisé “Pergame”, ce programme de géolocalisation a été exploité pendant plus de deux mois, entre fin 2012 et début 2013. Plusieurs centaines de personnes ont été visées et des dizaines d'enquêtes sont aujourd'hui menacées. L’affaire est prise très au sérieux au ministère de la justice, où l'on dénonce « de graves infractions pénales ».
Environ 17 000 sans-papiers ont bénéficié de la circulaire de régularisation signée il y a un an. Un chiffre peu élevé compte tenu du nombre d'étrangers en situation irrégulière sur le territoire.
Lors du débat sans vote à l'Assemblée, le chef de file de la Droite populaire a adressé des vœux de succès à Manuel Valls, qui lui-même a répondu vouloir être « consensuel » sur les questions migratoires.
« La base de l’État républicain, c’est le droit. Mais la base de l’État républicain, c’est aussi l’humanité et la fraternité », a déclaré le premier ministre. La fracture provoquée par la politique de Manuel Valls au sein du gouvernement apparaît pour la première fois de manière claire.
« La manière dont la petite Leonarda a été “prise en charge par la police”, comme dit le ministre de l'intérieur, ne correspond ni à l'esprit ni à la lettre de ce qui est prévu en matière d'étrangers en situation irrégulière », affirme la députée de Paris et secrétaire nationale du PS à l'immigration, qui s'en prend également au préfet du Doubs.
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