Après les attentats de Paris, Mediapart s'est entretenu avec le grand rabbin de France. Haïm Korsia considère que la mobilisation massive du 11 janvier a recréé un « sentiment d’appartenance à une espérance commune ». L'antisémitisme ne découle pas d'une quelconque interprétation de l'islam, estime-t-il. Mais cette religion pâtit, selon lui, d'un « problème de représentation ».
Le nombre d'actions et menaces à caractère antisémite a plus que doublé en 2014 par rapport à 2013, atteignant un niveau inégalé depuis une décennie. Cette fréquence accrue des manifestations d'antisémitisme ne s'accompagne pas d'un mouvement d'opinion à l'échelle du pays.
Mediapart a rencontré le président de l'Union des étudiants juifs de France et quatre de ses prédécesseurs afin de recueillir leur analyse sur l'évolution de l'antisémitisme.
Les attentats des 7, 8 et 9 janvier nous obligent au sursaut. Non pas celui des politiques de la peur qui voudraient nous mettre en guerre. Mais celui de l’égalité, des politiques démocratiques et sociales qui, seules, pourront faire reculer la nécrose de l’espérance dont se nourrit la guerre des identités. Saurons-nous reconnaître la France telle qu’elle est, vit et travaille, ou allons-nous continuer à la paniquer en l’entraînant dans cette haine de soi pavée d’identité malheureuse, de suicide français et de soumission fantasmée ?
Parmi les incidents signalés dans les écoles à la suite des attentats de Paris, des propos antisémites ont été recensés. Mediapart a interrogé l'historien des religions Emmanuel Kreis sur la manière dont la haine à l'encontre des juifs se nourrit des théories du complot.
Deux bonnes raisons de manifester dimanche : pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour nous tous. Pour alimenter ce réveil civique contre le terrorisme d'abord, mais aussi contre les incendiaires. Nul besoin pour cela de se plier à « l'union sacrée » voulue par le pouvoir. Bien au contraire.
L'agression contre un jeune couple juif à Créteil exprime les tensions d'une France de plus en plus intolérante. Notre pays est-il touché par une vague d'antisémitisme ? Les statistiques montrent une fréquence accrue des actes antisémites, mais l'opinion ne manifeste pas un tel mouvement.
Pour le fondateur d’Égalité & Réconciliation, la cause de très nombreux problèmes est à chercher du côté des juifs et de leur « communauté organisée ». Un point clé dans sa vision du monde qui rencontre un certain succès. Tout comme son complotisme, son opposition au mariage pour tous ou son antiféminisme décomplexé. Mais il prospère aussi face au vide laissé par la gauche sur certains terrains.
Il est celui qui a fourni à Dieudonné une armature idéologique, celui avec qui l'ex-humoriste vient de lancer son parti politique. Et celui dont le discours imprègne de plus en plus le discours d'un public qui se serait classé à gauche il y a encore quelques années. Premier volet de l'enquête de Mediapart sur la façon dont Soral s'impose dans les esprits.
Banque, juifs, islam, homosexuels... Classés à la manière des « Abécédaires », extraits choisis des déclarations d’Alain Soral. Des propos parfois abjects ou délirants.
Encore une profanation de mosquée. Et des Roms attaqués. Le tout dans un climat aux relents homophobes et antisémites. Aucune minorité n'est épargnée. François Hollande en appelle à l'« apaisement », mais son incapacité à produire un discours puissant de cohésion sociale laisse le terrain libre à l'exacerbation des haines.
Dès 2008, Mediapart alertait sur l’antisémitisme de Dieudonné. Six ans après, nous nous sentons d’autant plus libres de refuser le piège tendu par le ministre de l’intérieur : se saisir du prétexte Dieudonné pour porter atteinte à nos libertés.
Chez Dieudonné, le décor est posé depuis belle lurette : le barouf du prétendu “comique” en l'honneur du révisionniste Faurisson au Zénith (décembre 2008) ; l'affiche de la liste dite “antisioniste” présentée en île-de-France aux élections européennes (juin 2009). C'est à chaque fois le reflet ténébreux d'une aversion fatale : celui qui la ressent l'attribue à ceux qu'elle vise.
Une haine meurtrière défie la France, sa République et sa campagne présidentielle. Précédée des meurtres de militaires à Toulouse et Montauban auxquels elle serait reliée, la tuerie antisémite de Toulouse est peut-être l’œuvre d’un fou. Mais, dans ce cas, sa folie est d’époque. D’une époque où l’on s’habitue à diviser l’humanité plutôt qu’à la rassembler.
En quoi Céline, en son style épileptique, ses poussées lexicales, sa poésie foutraque et ses déraillements raisonnés, incarne-t-il un moment de la saloperie humaine? Zoom sur l'an 1941, à l'occasion du 1er juillet 1961, date d'une mort à deux doigts de donner lieu à célébration nationale...
L'historien Laurent Joly analyse la traque administrative des juifs en France sous le régime de Vichy dans un livre passionnant, tout juste paru chez Grasset. Entretien vidéo.
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