Les premiers éléments de personnalité connus de l’auteur de la gifle au président de la République correspondent aux profils des militants d’ultradroite esquissés par un rapport du parquet général.
Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête après la vidéo de deux youtubeurs d’extrême droite simulant l'exécution d'un militant de gauche et expliquant comment se procurer des armes.
Dans un rapport que Mediapart a révélé le 23 mai, le parquet général de la cour d’appel de Paris établit des rapprochements entre les militants d’ultradroite et les djihadistes, notamment sur les modes opératoires envisagés.
Un rapport du parquet général de Paris consacré à l’ultradroite évoque la « porosité idéologique » avec les groupes masculinistes. Il montre que la reconstruction d’une masculinité hégémonique est l’un des moteurs d’action des terroristes contre la « décadence » de la société. Deuxième volet de notre série.
Un rapport du parquet général de Paris, que révèle Mediapart, alerte sur le retour de la menace terroriste d’ultradroite. S’appuyant sur sept affaires, il détaille la professionnalisation des groupes, leur facilité à s’armer et les profils hétéroclites des activistes, pour partie bien insérés. Premier volet de notre série.
Avant d’être arrêté pour un projet d’attentat, visant notamment une loge maçonnique et le ministre de la santé, Thibaud Rufra faisait des saluts fascistes au sein de groupuscules néonazis. Avant cela, le jeune homme de 29 ans avait également figuré sur la liste FN de Haguenau, aux municipales de 2014.
Un an et demi après la descente du groupe d’ultradroite Les Zouaves au Saint-Sauveur, QG des antifascistes parisiens, Marc de Cacqueray-Valmenier et Bastien Dos Santos ont été condamnés à des peines de prison ferme pour violences et dégradations en réunion.
Malgré les troubles psychiatriques de son auteur, le Parquet national antiterroriste s’est saisi de l’attaque mortelle de Villejuif. En octobre, il l’avait aussi fait pour la tuerie à la préfecture de police de Paris. Mais pas pour l’attentat contre la mosquée de Bayonne. Comment expliquer ces différences de traitement ?
Comment un attentat raciste a-t-il pu atteindre une ville d’accueil comme Bayonne ? Depuis lundi, la question taraude élus, représentants des cultes et militants associatifs, parfois désemparés. Cette attaque s’inscrit dans la continuité de plusieurs actes de militants d’extrême droite visant, depuis sa construction, la mosquée devant laquelle l’ancien candidat du FN Claude Sinké a tiré sur des fidèles.
En garde à vue, Claude Sinké, ex-candidat du FN et assaillant de la mosquée de Bayonne, a expliqué mardi qu’il voulait « venger la destruction de la cathédrale de Paris » qu’il attribue à des musulmans. Le Rassemblement national tente de prendre ses distances, mais l’avait investi en 2015 malgré des propos haineux tenus auparavant sur Facebook.
En refusant de nommer l’attentat de Bayonne pour ce qu’il est, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, familier des abus de langage et piètre politique, aggrave encore son cas.
Deux hommes ont été blessés ce lundi dans une attaque à main armée de la mosquée de Bayonne. L’auteur présumé, interpellé, aurait reconnu les faits : il s'agit d’un ancien candidat du FN et aficionado d’Éric Zemmour. Depuis 2013, la communauté musulmane locale a déjà dû affronter d'autres épreuves.
Deux personnes ont été blessées jeudi dans l’attaque d’une mosquée à Brest, dont l’imam Rachid Abou Houdeyfa. Celui-ci était à la fois vivement critiqué en France à cause de ses positions réactionnaires passées et visé par l’État islamique. Le suspect se serait suicidé. Le parquet antiterroriste ne s’est pour l’instant pas saisi de l’affaire.
Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’ultra-droite précise bien qu’il ne s’agit pas de réprimer l’extrême droite s’exprimant dans le cadre légal, mais « l’ultra-droite », c’est-à-dire celle utilisant les moyens de la violence. Les trente-deux préconisations dessinent ce qui pourrait être une doctrine de l’État face à cette mouvance.
350 militants de l’ultradroite en France possèdent légalement, comme le terroriste de Christchurch, des armes à feu. Tenant des propos similaires à ceux de Brenton Tarrant, certains membres du site Réseau libre ont cherché à perpétrer des attentats visant la communauté musulmane. Emportés par leur haine, ces nostalgiques de l’OAS exprimaient aussi leur mépris à l’encontre… des victimes du 13-Novembre ou du colonel Beltrame.
Le suspect des attentats de Christchurch affirme avoir voulu venger la France, victime d’une « invasion par les non-Blancs ». Depuis trois ans, les services de renseignement français surveillent des groupuscules islamophobes.